Veuve Ambal retenue dans le programme ETIncelles de l’Etat

Six entreprises de Bourgogne Franche-Comté ont été invitées à l’Elysée fin novembre dans le cadre du programme ETIncelles dont l’objectif est d’accompagner 500 PME dans leur développement. Parmi elles : Veuve Ambal, près de Beaune.

Veuve Ambal a été identifiée par l’Etat pour intégrer le programme ETIncelles destiné à accompagner les PME vers le statut d’ETI. (© Veuve Ambal / J. Piffaut)
Veuve Ambal a été identifiée par l’Etat pour intégrer le programme ETIncelles destiné à accompagner les PME vers le statut d’ETI. (© Veuve Ambal / J. Piffaut)

« On râle suffisamment parce qu’on ne nous demande pas notre avis avant de mettre des choses en place, alors ce serait fort de refuser quand on nous le demande » sourit François Piffaut, responsable de l’œnotourisme et de la communication au sein de Veuve Ambal, le célèbre producteur de crémant de Bourgogne. Le gouvernement, porté par l’initiative du Président de la République, a en effet sollicité 500 PME afin de travailler à leur accompagnement pour qu’elles se développent jusqu’au statut d’ETI. Entre la PME et les grands groupes, la France ne compte que 5 600 entreprises de ce type, celles ayant de 250 à 4 999 salariés.

C’est notamment le cas de Veuve Ambal, à Montagny-lès-Beaune. L’entreprise familiale, dont la sixième génération est aux manettes, s’appuie sur 150 salariés pour réaliser un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. « 30% de notre activité repose sur l’élaboration de vin effervescent pour des clients qui ont leur propre marque, qu’ils évoluent dans le monde du vin ou la grande distribution. »

Des critères de sélection

Pour sélectionner les entreprises participantes à son programme, le choix de l’Etat a reposé sur trois critères principaux : connaître une forte croissance au cours des deux dernières années tout en maintenant une trajectoire importante de développement qui pourrait la conduire à devenir une ETI ; avoir un effectif compris entre 60 et 220 salariés et enfin, déjà être présente ou souhaiter se développer sur les marchés à l’export, ou encore consacrer une part conséquente de ses dépenses à la R&D.

Veuve Ambal exporte 40 à 60 % de sa production de crémant de Bourgogne. (© Veuve Ambal / S. Chapuis)

« Nous réalisons 40% à 60% du chiffre d’affaires à l’export » précise François Piffaut. A travers son programme, l’Etat entend mieux comprendre les freins administratifs à leur croissance afin de mieux les lever et dans les meilleurs délais. « Il y a des freins et des lourdeurs. Parfois on se demande pourquoi on doit faire certaines choses qui viennent se superposer administrativement », admet François Piffaut. Il fait notamment allusion aux salaires : « avant, il y avait une seule personne pour gérer la paie. Maintenant, elles sont quatre pour répondre à tous les aspects. »

Une aide sur-mesure

Le programme ETIncelles devrait apporter un accompagnement personnalisé aux entreprises retenues. Elles diposeront d'un interlocuteur unique qui dressera un diagnostic avant de proposer des solutions opérationnelles mais aussi des offres de services dédiées, déployées par un réseau de 45 correspondants ETIncelles. « L’idée est de trouver des sources de progrès et de croissance. J’espère qu’ils rentreront dans le détail en échangeant par exemple avec nos services ressources humaines sur leurs difficultés, commente François Piffaut. Notre intérêt est également de faire passer un message à une oreille attentive et d’aboutir à des rapports facilités avec l’administration même si on n’attend pas que tout se règle d’un coup de baguette magique. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert