Thomas Roizot, un torréfacteur côte d'orien qui veut s'imposer au royaume du vin

Entreprise familiale fondée en 1998, LPB Torréfaction a évolué au fil des ans pour s’appuyer désormais sur deux marques, l’une destinée aux professionnels, l’autre orientée vers le grand public en misant sur la dimension régionale.

Thomas Roizot, dirigeant de LPB Torréfaction. (Aletheia press / Nadège Hubert)
Thomas Roizot, dirigeant de LPB Torréfaction. (Aletheia press / Nadège Hubert)

« C’est une rencontre d’hommes » explique Thomas Roizot, actuel dirigeant de LPB Torréfaction, pour évoquer la création de son entreprise côte d'orienne. L'entrepreneur, qui entend devenir une référence régionale, s'appuie sur une solide expérience familiale. L'histoire commence avec son père, Paul Roizot, lorsqu'il rencontre Jean-Pierre Campanini. Le second, italien et passionné d’expresso, fait figure de pionniers de l’expresso en France. « Il a engagé mon père et ils ont travaillé ensemble jusqu’à ce que l’entreprise soit vendue en 1996. »

Deux ans plus tard, les deux hommes, forts de leur expérience et de leur complémentarité, se lancent dans un projet conjoint, qui porte la marque des cafés Biacelli. « Mon père n’a pas l’âme d’un commercial donc mon frère est venu en renfort entre 2001 et 2008 et 2014. J’ai pris le relais en 2018, jusqu’à racheter l’entreprise familiale en 2021. »

Tenant désormais les rênes de la société familiale rebaptisée récemment LPB torréfaction et de la marque des cafés Biacelli, il s’est appuyé d’abord sur le marché existant de la vente aux professionnels des cafés, hôtels et restaurants. Après dix années passées au service des relations avec les entreprises pour l’école de commerce de Dijon, il s’appuie sur son réseau pour s’ouvrir vers un nouveau marché. « Une offre n’existait pas encore, celle des petites machines à expresso pour le bureau. » Le succès est au rendez-vous, les collectivités suivent, remplaçant leurs capsules et les machines à café offrant des boissons de qualité moindre. « Nous proposons un produit à la fois qualitatif et local. »

Le local comme valeur

Thomas Roizot souhaite en effet mettre l’accent sur les marchés de proximité. « Nous devions d’abord être forts chez nous, avant de vouloir être à l’international. Nous avions des clients à Madrid ou en Australie mais on ne s’en occupait pas bien. » Une stratégie payante puisque les cafés Biacelli connaissent une forte croissance. En s’appuyant sur ce succès, Thomas Roizot décide de s’ouvrir à un nouveau segment, les particuliers, avec la marque Le Petit Bourguignon. « Nous faisons le choix assumé de rester local au point de refuser d’être distribué dans d’autres régions. »

Pour expliquer ce positionnement, Thomas Roizot met en avant la lourde empreinte carbone déjà véhiculée par le café, « Second produit le plus exporté après le pétrole », et ne souhaite pas rajouter des kilomètres inutiles. « Mis à part le café, 90% des fournisseurs du Petit Bourguignon sont en région, même si ça nous coûte plus cher. » Disponible dans la grande distribution, la marque grand public a permis au torréfacteur de faire face à la pandémie quand les professionnels avaient fermé leurs portes.

Continuer à grandir

Pour autant, la marque Biacelli continue à représenter 90% du chiffre d’affaires d’un million d’euros du torréfacteur. L’entreprise continue sa croissance, passant de 25 à 100 tonnes de café par an. Pour suivre cette progression, LPB Torréfaction a déménagé en 2021, quittant son site de Chenôve où elle était trop à l’étroit pour Longvic en investissant 800 000 euros au passage dans une ligne de production avec une machine d’approvisionnement et de stockage. Le dirigeant ne manque pas de projets pour l’avenir. « Nous envisageons l’ouverture d’une boutique à Dijon en 2024 et, pourquoi pas, un réseau de franchise, en région. »

Par ailleurs, il entend ouvrir les cafés Biacelli plus encore au marché national, voire international et alors déménager pour des locaux plus grands d’ici quelques années si la croissance est toujours au rendez-vous. « Face aux leaders du marché, les artisans locaux ont leur épingle à tirer en amenant la qualité avec un prix aligné. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert