Pour se lancer, la start-up Four Data a préféré Dijon à Paris

Entre Dijon et Paris, le cœur de Yann De La Roche Saint André n’a pas longtemps balancé. Pour créer sa start-up, l’entrepreneur parisien et ses associés ont choisi la province et ne le regrettent pas.

Yann De La Roche Saint André, directeur général de Four Data, se réjouit de développer son activité de jauges connectées depuis Dijon plutôt que Paris. (Aletheia Press / Nadège Hubert)
Yann De La Roche Saint André, directeur général de Four Data, se réjouit de développer son activité de jauges connectées depuis Dijon plutôt que Paris. (Aletheia Press / Nadège Hubert)

Des jauges connectées pour simplifier la gestion des réserves de produits liquides et solides, l’idée de Four Data a émergé de l’esprit de quatre fondateurs, dont Yann De La Roche Saint André. Né en banlieue parisienne, il poursuit ses études à l’université de Paris-Saclay et s’installe ensuite dans le 18e arrondissement. En 2016, le concept de Four Data voit le jour. Sur les quatre associés à l’origine, deux vivent à Paris tandis que les deux autres ont choisi la Bourgogne et notamment la Côte-d’Or.

Experte en objets connectés avec des jauges destinées aussi bien à l’agriculture, au secteur des combustibles, aux déchets liquides qu’aux acteurs de l’entretien, l’entreprise doit choisir sa future implantation pour se lancer. « Il y a peu d’IOT à Paris. Les pôles se trouvent à Toulouse, en Bretagne tandis qu’un acteur important est installé à Lyon » détaille Yann De La Roche Saint André. L’absence d’écosystème organisé dans la capitale s’inscrit dans la liste des raisons de quitter Paris. « Je voulais partir aussi pour des raisons personnelles » précise celui qui avait alors deux enfants en bas-âge.

Province versus capitale

« En province, c’est plus facile de se démarquer et de profiter d’un accompagnement des acteurs comme BPI, la CCI, les réseaux d’entrepreneurs et d’investisseurs. A Paris, 300 boites vont postuler sur un projet quand, à Dijon, on ne sera qu’une dizaine. Et je ne suis pas sûr que les aides soient proportionnelles au nombre de candidats. » Un autre point joue en la faveur de la province, le coût de la vie et par répercussion celui de la main-d’œuvre. « Il y a certes plus de talents à Paris, mais le turn-over est également plus important, il est donc difficile de fidéliser les équipes. »

Mais la capitale présente aussi son intérêt avec des transports pour rallier toutes les villes de France ou à l’international ainsi que sa vie culturelle riche. « Certains grands groupes ont tendance à croire que l’on est moins performant en province parce qu’on est alors en dehors d’un écosystème. C’est peut-être plus facile aussi d’être à Paris pour faire une levée de fonds. Toutefois, les différences tendent à se gommer depuis quelques années. »

Le choix dijonnais

Avec deux associés à proximité de la Capitale des Ducs, le choix s’est peu à peu imposé. « Dijon est une ville à taille humaine où il y a peu de temps de transport et où l’on peut avoir une vie sociale plus active plus facilement dans une ville moins fatigante. » Le directeur général de Four Data énumère d’autres atouts comme le dynamisme de la ville, son cadre de vie, la proximité des acteurs et des lieux, une attractivité marquée par rapport à d’autres cités du territoire régional.

« A Dijon, notre projet a été bien accueilli par les acteurs économiques, les banques… » Du côté des talents et des recrutements, l’entreprise qui a vu le jour en 2018 à Dijon, compte désormais 25 collaborateurs. « Nous avons toujours réussi à trouver sans passer par des cabinets de recrutement. Nous avons une short-liste plus restreinte mais nous trouvons les compétences et des profils atypiques qui correspondent à nos attentes et à nos valeurs. » En conclusion, Four Data se développe à Dijon, sans regret.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert