Les artisans de Bourgogne Franche-Comté au Salon du Made in France

A l’occasion du Salon Made in France, qui s’est tenu à Paris du 9 au 12 novembre, nombre d’artisans bourguignons étaient présents. Partage d’expériences.

Le créateur de spiritueux Cyril Guyon produit 9 000 bouteilles de gin à l’année. (Aletheia Press/C. De Martino)
Le créateur de spiritueux Cyril Guyon produit 9 000 bouteilles de gin à l’année. (Aletheia Press/C. De Martino)

A quelques semaines de Noël, c’était le rendez-vous pour dénicher des tendances ou trouver des cadeaux de qualité, originaux et produits localement. Du 9 au 12 novembre à Paris, s’est tenu le salon Made in France (MIF), porte de Versailles. Et dans les allées, la Bourgogne était en bonne place. Pour les exposants, il s’agissait d’abord de se faire connaître.

Au cœur du village de l’artisanat

C’était le cas pour Cyril Guyon, distillateur et créateur de la marque de spiritueux « Le secret de l’herbier », lancée il y dix-huit mois à Vaux-Saules (21), présent au sein du village de l’artisanat. Sélectionné sur dossier par la Chambre des métiers et de l’artisanat de Bourgogne Franche-Comté, il a présenté aux visiteurs ses process de fabrication. « Ma particularité est de produire un gin artisanal à partir d’une sélection minutieuse de différentes espèces botaniques », explique Cyril Guyon. Des végétaux cueillis en Bourgogne et en Corse, « dont je suis également originaire », détaille-t-il. L’artisan ambitionne de séduire aussi bien des chefs étoilés que des bars de quartier et les particuliers. « Il y a un retour aux sources » et le public est « de plus en plus intéressés par spiritueux français » note-t-il.

Avec ses produits dédiés aux arts de la table, Emmanuel Chambin s’adresse notamment à la restauration. (Aletheia Press/C. De Martino)

Pour Emmanuel Chambin, également dans le village de l’artisanat, être présent au salon est également une question de visibilité. Tailleur de pierre depuis 1986, il a créé l’année dernière « La Pierre Elégante », avec une production entièrement dédiée aux arts de la table. Basé à Marsannay-le-Bois (21), à une dizaine de minutes de Dijon, Emmanuel Chambin travaille uniquement avec la pierre de Bourgogne, « C’est une pierre calcaire aux textures fines qui est particulièrement appréciée par les designers d’intérieur » explique-t-il.

Des talents présentés par la Région

Manon et Antoine Pluriel ont préparé 18 000 euros de marchandise pour la fin de l’année. (Aletheia Press/C. De Martino)

Un peu plus loin, cette fois dans le pavillon de Bourgogne Franche Comté, Manon et Antoine Pluriel, gérants de la « La Fabrique Pluriel » à Marcilly-la-Gueurce (71) présentaient leur travail. Spécialisée dans la conception et fabrication d'objets en bois bourguignon, la société est née il y a trois ans. Le fruit de l’association des compétences de designer de Manon et de celles d’ébéniste d’Antoine. Sans l’invitation de la Région à venir sur son stand, Manon Pluriel estime qu’ils n’auraient pas participés. « Les salons, c’est usant et très compliqué lorsque l’entreprise compte seulement deux salariés ». Cependant, ce rendez-vous parisien a été l’occasion d’augmenter leur visibilité et prendre de nouveaux contacts à une autre échelle que les marchés locaux auxquels ils participent régulièrement.

Un budget conséquent

Christophe Revel souhaite exporter ses produits à l’étranger, notamment en Amérique du Nord et au Japon. (Aletheia Press/C. De Martino)

Pour les exposants venus à titre individuel, le plaisir d’échanger avec les visiteurs était bien là, mais les enjeux financiers pesaient lourd. C’était le cas pour Christophe Revel, qui a lancé il y a deux ans l’« Effet Clochette » à Dijon. Sa société, qu’il gère en auto-entrepreneur, produit des sacs à pain, des pochons et des cabas à partir de tissus recyclés. Il promeut une économie solidaire à travers des collaborations avec des structures de réinsertion. L’entrepreneur vise une clientèle haut de gamme et de niche, notamment dans le secteur de la restauration. « Mais on se heurte à une vraie difficulté économique, explique-t-il. Les personnes achètent de façon moins insouciante ». Sa participation au MIF représentait un budget de 6 000 euros, « mais je risque de faire seulement 1 800 euros de chiffre d’affaires » s’inquiète Christophe Revel. Il reconnaît néanmoins l’importance du réseau BtoB qu’il a peut obtenir pendant l’évènement et qui pourrait l’aider à développer son réseau au-delà de la France, en Amérique du Nord et au Japon.

Pour Aletheia Press, Chiara De Martino