La medtech dijonnaise Crossject face au défi de l’industrialisation

L’entreprise ouvre un second site de production à Arc-lès-Gray et développe ses lignes de fabrication avec. Objectif, multiplier par douze la production de son injecteur sans aiguille ZENEO, à 6 millions d’unités annuelles.

Bertrand Dimet, directeur de la production de Crossject. (Aletheia Press/ Arnaud Morel)
Bertrand Dimet, directeur de la production de Crossject. (Aletheia Press/ Arnaud Morel)

L'entreprise dijonnaise Crossject, spécialisée dans la technologie médicale, se prépare à une ambitieuse phase d'industrialisation de sa production. Après plus de vingt-et-une années de développement de son injecteur sans aiguille ZENEO, Crossject est prête à lancer ses premiers lots commerciaux d'ici la fin de l'année ou le début de l'année prochaine.

Cela marque une étape cruciale pour l'entreprise, qui devra passer de la fabrication de lots jalons, pour des études et des démarches d'enregistrement, à une production continue de plusieurs dizaines de milliers d'unités par mois. Crossject a décroché, en juin 2022, un énorme contrat avec la Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA) américaine. Celui-ci prévoit la fourniture de 360 000 unités ZENEO Midazolam, un antiépileptique pouvant également être utilisé en cas d’attaque chimique, pour l’armée américaine. Le contrat représente 95 millions de dollars de commande ferme, 155 millions si un second lot est validé.

Multiplier la production par douze

Le défi qui se présente à Crossject est colossal : multiplier sa production par douze, passant de 500 000 à 6 millions d'unités annuelles de l'injecteur ZENEO. « Ce défi implique de profondes évolutions de notre outil de production et de notre culture », confie Patrick Alexandre, fondateur en 2001, directeur général et président du directoire de cette SA à directoire bourguignonne. L'entreprise compte sur une augmentation de la productivité de ses lignes de production ainsi que sur l'acquisition de nouvelles machines.

Chaque étape du processus de fabrication est minutieusement étudiée en vue d'être optimisée. Crossject demeure extrêmement exigeante en matière de qualité et prévoit des interventions humaines à chaque étape pour vérifier individuellement les éléments produits. « Nous n’avons aucun droit à l’erreur. Notre mission, c’est de sauver des vies dans des situations d’urgence, un ZENEO ne peut pas avoir de défaut », confirme Bertrand Dimet, directeur de la production.

L’injecteur sans aiguille ZENEO. (Aletheia Press/ Arnaud Morel)

Des bâtiments

Crossject exploite deux sites, l'un à Dijon où se trouvent le siège social, la R&D et une partie de la production, et l'autre à Arc-lès-Gray (Haute-Saône) qui abrite la majeure partie de la production des injecteurs sans aiguille. Pour accroître ses capacités de production, Crossject prévoit d'ajouter un deuxième bâtiment de 1000 m² à Arc-lès-Gray, qui sera opérationnel au cours du second semestre 2023. Par la suite, en 2024, un autre bâtiment de 100 m² sera construit pour le stockage des poudres utilisées dans les injecteurs sans aiguille. Crossject emploie actuellement une centaine de personnes, dont 70 à Dijon et 30 à Gray. L'entreprise prévoit d'augmenter progressivement ses effectifs à Gray pour atteindre entre 150 et 200 employés.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel