La Bourgogne Franche-Comté s’engage pour développer le vrac

Un partenariat unique en son genre a été noué entre la région, l’Ademe et l’association nationale Réseau Vrac. Ses objectifs ? Développer, professionnaliser la filière vrac, et limiter les déchets d’emballage et le gâchis alimentaire.

Célia Rennesson, co-fondatrice de Réseau Vrac, et Cloé Colmet Daâge, chargée de mission vrac (© Aletheia Press / A.Morel)
Célia Rennesson, co-fondatrice de Réseau Vrac, et Cloé Colmet Daâge, chargée de mission vrac (© Aletheia Press / A.Morel)

La région Bourgogne Franche-Comté s’engage dans la promotion du vrac, ce mode de distribution sans sur-emballage, qui permet en outre de limiter le gaspillage alimentaire. La collectivité locale vient de valider un programme d’action sur 3 ans, avec l’Ademe (Agence de la transition écologique) et l’association nationale Réseau Vrac, qui ambitionne de développer la filière vrac, et de la professionnaliser. Ce plan prévoit 537 000 € d’investissements potentiels. « La Bourgogne Franche-Comté est la première région de France avec laquelle nous menons des actions territoriales », note Célia Rennesson, co-fondatrice de Réseau Vrac. L’association, fondée il y a 5 ans, revendique 1900 adhérents - distributeurs, boutiques, porteurs de projets - et une présence dans 14 pays.

Le partenariat tripartite entend d’abord identifier et fédérer les acteurs du secteur du vrac à travers la mise en place de conférences régionales bisannuelles, de rencontres semestrielles et de groupes de réflexion thématiques. Également au programme, la création d’un site web recensant les acteurs du vrac dans la région. Pour l’heure, celui-ci est hébergé sur les pages de réseau vrac, avant de prendre son autonomie. « L’enjeu est d’étendre les catégories de produits distribués en vrac, notamment dans les domaines de l’hygiène, du bricolage ou de l’alimentation animale. Nous cherchons aussi à professionnaliser la filière, et à mettre en place des guides de bonnes pratiques pour une distribution vrac en toute sécurité », analyse Cloé Colmet Daâge, chargée de mission recrutée à l’occasion de cette convention.

Le marché du vrac en progression

La région s’avère être un terreau favorable au vrac, avec une filière vrac déjà bien implantée en Côte-d’Or, en Saône-et-Loire et dans le Doubs. À l’inverse, l’offre est encore embryonnaire dans la Nièvre, l’Yonne et le Jura. « La Bourgogne Franche-Comté compte 550 commerces de vrac (NDR : environ 10 000 au niveau national), dont 38 commerces spécialisés. Elle héberge aussi 18 fournisseurs, principalement dans l’alimentaire et le vrac de cosmétiques solides, deux équipementiers et une marketplace », recense Cloé Colmet Daâge.

Nationalement, le marché du vrac connaît une très forte progression, avec un chiffre d’affaires multiplié par 10 en dix ans, qui atteindra les 1,4 milliards d’euros cette année en France. « Nous prévoyons de dépasser les 3 milliards d’euros en 2025 », note Célia Rennesson, co-fondatrice de Réseau Vrac. L’évolution du contexte législatif va beaucoup jouer dans ce développement, notamment la loi AGEC, qui prohibe la vente de fruits et légumes emballés dès 2022. Elle imposera, à l’horizon 2030, aux grandes et moyennes surfaces de plus de 400 m2 de consacrer 20 % de leur offre produit, ou à réaliser 20 % de leur chiffre d’affaires en vrac. Le besoin d’une filière professionnelle d’approvisionnement et de distribution, avec des personnels correctement formés, s’en trouve nécessairement renforcé.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel