La Bourgogne au rythme des vendanges

Avec un peu d’avance sur le calendrier habituel, les vendanges ont démarré sur les côtes de Nuits et de Beaune. Du côté de Meursault, le domaine Vincent Latour s’appuie sur une équipe de vendangeurs fidèles pour réaliser sa récolte. Cette année, la qualité devrait être au rendez-vous mais il va manquer la quantité.

La récolte s’annonce de qualité, mais la quantité n’y sera pas. (© Aletheia Press / Nadège Hubert)
La récolte s’annonce de qualité, mais la quantité n’y sera pas. (© Aletheia Press / Nadège Hubert)

Dans les rangs de vigne, la vingtaine de vendangeurs du domaine Vincent Latour est au travail. Alors que certains domaines peinent à trouver, mais aussi à fidéliser, la main d’œuvre nécessaire à cette tâche annuelle qui fait la fierté de tout un territoire, Cécile Latour ne ménage pas ses efforts. « Ils sont nourris et logés en gîte, en dortoir ou en chambre, comme des coqs en pâte et ainsi, chaque matin, je sais qu’ils seront là et pendant toute la période des vendanges. » L’épouse du propriétaire -récoltant ne s’arrête pas là. Les vendangeurs ont accès à la piscine de la maison, repartiront avec un magnum de Meursault, profitent chaque jour d’un petit-déjeuner, un encas, un déjeuner et un dîner mitonnés par deux cuisinières tandis que la traditionnelle paulée de fin de vendanges sera préparée par un chef qui viendra pour l’occasion. En plus de leur salaire au smic, environ 500 euros pour la semaine, les salariés recevront une prime de déplacement. « Il faut ce qu’il faut mais chaque année, je n’ai pas besoin de passer d’annonce pour recruter. Le bouche-à-oreille nous amène chaque année de nouvelles personnes. »

Une hausse des prix annoncée

Une vingtaine de vendangeurs à l’ouvrage dans les rangs de vigne du domaine Vincent Latour à Meursault. (© Aletheia Press / Nadège Hubert)

Sur son exploitation de huit hectares, le domaine Vincent Latour produit majoritairement du Chardonnay, à près de 95 %, le reste étant destiné au Pinot noir. Cette année, les vignes ont souffert de la sécheresse et si le raisin a profité de l’ensoleillement pour gagner en qualité, il a manqué d’eau pour produire en quantité. « Il y a moins de quantité mais la demande augmente donc les prix vont grimper » explique Cécile Latour qui s’inquiète des conséquences. « En tant que producteur, si on vend aux négoces, on peut tirer son épingle du jeu mais l’intérêt c’est de vendre en bouteille et de distribuer nos vins sur de belles tables. Les négoces font la pluie et le beau temps. » Alors qu’elle espérait que les volumes garantissent des prix stagnants, elle ne peut que constater les hausses. « Il y a trois ans, nous achetions une pièce de Corton Charlemagne à 15 000 euros tandis qu’aujourd’hui, elle nous coûte environ 30 000 euros. » De son côté, Vincent Latour estime que la hausse devrait avoisiner les 30 % à 50 %.

Remplir les caves

Pour l’heure, les vendanges se poursuivent pour remplir bientôt des caves presque vides. « Nous avons mis en bouteille en janvier 2022 les vins de 2020 et tout était déjà réservé. Ce sera pareil pour le nouveau millésime à venir pour lequel les commandes sont passées. » Le domaine Vincent Latour produit 80 000 à 90 000 bouteilles par an. Et la relève est presque assurée… Nathan, une dizaine d’année, profite de ces vendanges précoces avant la rentrée. Cette sixième génération s’implique elle aussi dans les vendanges, postée à la table de tri.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert