La biotech dijonnaise Inventiva obtient un crédit de 50 millions d’euros de la BEI

La société biopharmaceutique Inventiva, spécialisée dans la découverte et le développement de molécules innovantes administrées par voie orale, a obtenu un crédit de 50 millions d’euros de la BEI. L’entreprise assure ainsi le financement de son étude phase III sur Lanifibranor, prometteuse molécule pour lutter contre le « foie gras ».

La société biopharmaceutique Inventiva va investir 50 millions d’euros dans son étude phase III sur Lanifibranor (© Arnaud Morel  / Aletheia Press)
La société biopharmaceutique Inventiva va investir 50 millions d’euros dans son étude phase III sur Lanifibranor (© Arnaud Morel / Aletheia Press)

L’entreprise de recherche pharmaceutique Inventiva, installée à Daix, près de Dijon, a annoncé, le 16 mai dernier, l’obtention d’un crédit « in fine » d’un montant total de 50 millions d’euros auprès de la Banque Européenne d’Investissement (BEI). « C’est un événement significatif pour nous, d’autant que nous décrochons l’un des financements les plus important pour une biotech », se félicite Jean Volatier, Chief Financial Officer (CFO) d’Inventiva. Le crédit est débloqué en deux tranches de 25 millions, soumises à des opérations d’injection de cash que l’entreprise monte en parallèle, et avec une partie dilutive - la BEI obtient des bons de souscription d’action, dans des limites définies dans le contrat de prêt.

Financement d’une vaste étude dite « phase III »

Cet apport d’argent frais arrive à point nommé pour Inventiva, qui consomme de plus de plus de cash pour financer une vaste étude dite « phase III » pour lanifibranor, un candidat-médicament dans la stéatohépatite non alcoolique (ou NASH de son acronyme anglophone Non-Alcoholic SteatoHepatitis, encore appelé maladie du soda ou maladie du foie gras). « Le passage d’un candidat-médicament en phase III implique une nette accélération des coûts. Schématiquement, nous dépensons chaque année deux fois plus que l’année précédente », détaille le CFO.

Au 1er trimestre 2022, Inventiva, qui compte une centaine de salariés dont 50 chercheurs « sur la paillasse », a ainsi consommé 15 millions d’euros, sans réaliser de chiffre d’affaires. Sa trésorerie, à la fin du 1er trimestre 2022, s’élève à 80,5 millions d’euros. Lanifibranor mobilise environ 70 % des ressources de l’entreprise. « Notre étude a été ralentie par la crise sanitaire, dont les effets se sont toujours sentir aujourd’hui. Nous devons recruter environ un millier de patients pour celle-ci, dans plusieurs pays. Et les hôpitaux restent en tension, priorisant évidemment les soins par rapport aux études cliniques », témoigne Jean Volatier.

Une « pure player » de la recherche

Spécialisée dans la recherche sur les petites molécules, l’entreprise dijonnaise est une « pure player » de la recherche : elle lève des fonds de manière régulière, pour pouvoir investir dans le développement de plusieurs molécules, dont Lanifibranor est la plus avancée, et la plus prometteuse. Parallèlement, elle collabore avec divers gros industriels de la pharmacie, sur des programmes de recherche qui génèrent des revenus lors des passages d’étapes, quand la molécule poursuit son développement. C’est le cas d’AbbVie, avec qui Inventiva développe le candidat médicament cedirogant dans le domaine des maladies auto-immunes.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel