Hôtellerie

L’équité plutôt que le combat hôtelier

Alors que la Côte-d’Or compte plus de 1 000 hébergements en Airbnb, les hôteliers attendent un traitement équitable entre les différentes solutions d’accueil. Plutôt que de se battre contre un phénomène de société, la profession mise sur ses spécificités pour rivaliser.

« L’hôtel reste irremplaçable ! » estime Patrick Jacquier, président de l’UMIH de Côte-d’Or. (@Pixabay)
« L’hôtel reste irremplaçable ! » estime Patrick Jacquier, président de l’UMIH de Côte-d’Or. (@Pixabay)

1 000 hébergements Airbnb d’un côté, 239 hôtels de l’autre en Côte-d’Or. Des chiffres qui pourraient inquiéter le secteur de l’hôtellerie, d’autant que la Côte d’Or fait partie du « top 10 » des départements ruraux où les hôtes français gagnent le plus, selon la plateforme de réservation de logements. « Je crois que nous avons atteint le pic avec Airbnb car les réglementations mises en place amenuisent leur développement » suppose Patrick Jacquier, président de l’UMIH de Côte-d’Or. Les particuliers utilisateurs de la plateforme communautaire ne peuvent, en effet, louer leur bien plus de 120 jours par an pour leur résidence principale et doivent intégrer la taxe de séjour qui s’accompagne d’une déclaration de revenus. Depuis 2018, la plateforme collecte et reverse automatiquement aux municipalités deux fois par an la taxe de séjour pour le compte des hôtes, générant de nouvelles sources de revenus pour les territoires tout en facilitant le travail des villes. En 2021, Airbnb a reversé plus de 93 millions d’euros de taxe de séjour aux communes françaises dont plus de 1.7 M€ en Bourgogne-Franche-Comté.

« Ce qu’on demande à Airbnb, c’est d’avoir les mêmes normes de sécurité que nos hôtels car les clients doivent pouvoir être en sécurité » explique le président qui prend ensuite sa casquette de dirigeant d’établissement. « C’est un hébergement complémentaire à l’hôtellerie comme d’autres existent ; les campings ou les résidences secondaires ; il participe au développement touristique. »


Accepter sans renoncer

« Plutôt que de s’élever, il faut demander une égalité de traitement car nous n’avons pas les mêmes charges. » Si la clientèle peut-être la même, Patrick Jacquier considère que chaque type d’hébergements correspond à un besoin en fonction d’un moment précis. « L’hôtel reste irremplaçable ! » Les prestations de services à toute heure, l’accueil sans réservation obligatoire, la flexibilité des horaires d’arrivée, le service en chambre, la sécurité font la différence selon le responsable. « Il ne faut pas se battre contre une tendance de marché qui répond à une clientèle mais se battre pour une équité. » Patrick Jacquier se méfie également des risques de l’industrialisation de la plateforme où les particuliers pourraient ne pas être les seuls à louer leur bien immobilier.

Une saison réussie

L’été 2022 a été positif pour les hôteliers. « Nous avons retrouvé les chiffres de l’année 2019 qui avait été excellente. Nous avons également vu une augmentation des prix moyens pour répondre à la hausse globale des charges. Nous devons maintenant vérifier si la rentabilité suivra. » Avec 156 000 visiteurs dans les offices de tourisme de Dijon Métropole durant l’été 2022, c’est une hausse de 2% par rapport à 2019.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert

4 000 euros en moyenne en Côte d’Or 

Selon les données fournies par Airbnb, les hôtes ont gagné, en moyenne, 3 800 euros en 2021. Le Top 10 des départements ruraux où les hôtes français gagnent le plus : Jura (4 800 euros), Loir-et-Cher (4 500 euros), Vendée (4 300 euros), Vaucluse (4 200 euros), Eure (4 100 euros), Manche (4 000 euros), Ardèche (4 000 euros), Côte d’Or (4 000 euros), Dordogne (3 900 euros), Haut-Rhin (3 900 euros).