Tendances

L’accélération des usages a renforcé la confiance des Français dans le numérique

Selon le Baromètre de la confiance des Français dans le numérique, l’augmentation des usages d’Internet enregistrée en 2020 a eu un impact positif sur la confiance des internautes dans le numérique, même si la majorité des Français continuent de penser qu’Internet est risqué.

L’accélération des usages a renforcé la confiance des Français dans le numérique

La forte augmentation des usages du numérique provoqué par la crise sanitaire est-elle allée de pair avec une hausse de la confiance des Français dans le numérique ? C’est à cette question que la 8e édition du Baromètre de la confiance des Français dans le numérique, publiée le 9 février par l’Association de l’économie numérique (ACSEL), permet de répondre.

Premier constat : la crise a eu un fort impact sur le développement des usages numériques. 65% des internautes interrogés dans le cadre de cette étude ont en effet déclaré avoir davantage utilisé Internet pendant le confinement. Et ce, pour maintenir les activités du quotidien : les loisirs et la vie privé (57%), l’éducation ou l’occupation des enfants (56%), la vie professionnelle (42%), les achats (41%) et la santé (26%).

E-commerce, livraison à domicile, click-and-collect

En matière de e-commerce, c’est moins le nombre d’acheteurs en ligne que la fréquence et la diversité des achats qui ont augmenté. 17% des répondants ont ainsi déclaré faire des achats en ligne, chaque semaine (en hausse de trois points, par rapport à 2019), et au cours des six derniers mois. Et 83% les ont faits sur un site de vente qui n’existe qu’en ligne (type Amazon, Wish…), 66% sur le site d’enseignes qui disposent de magasins physiques (comme la Fnac, Darty, Carrefour…), 36% sur des plateformes d’achats entre particuliers (Le Bon Coin…), 29% via des applications de livraison et de réservation (Uber Eats, Deliveroo, La Ruche qui dit Oui…) et enfin 27% sur les sites de petits commerçants de proximité (artisans, commerces de bouche, librairies…). La crise a favorisé le développement de la livraison à domicile et le recours au drive et au click-and-collect, aussi bien pour les produits alimentaires et que non alimentaires.

Télétravail, loisirs, télémédecine…

Sur le terrain des loisirs et des relations sociales, on observe en 2020 un essor du recours aux réseaux sociaux et un usage accru des messageries instantanées, et ce, alors que les internautes étaient devenus assez méfiants à l’égard de ces outils en 2019. 44% des personnes interrogées ont déclaré y avoir recours pour rester en contact avec des proches, 34% pour occuper les enfants, 33% pour consulter les réseaux sociaux et 30% pour se divertir.

L’année 2020 s’est aussi caractérisée par un recours massif au télétravail et 38 % des répondants ont déclaré le pratiquer davantage qu’avant la crise sanitaire. Dans ce cadre, huit personnes sur 10 se sont dites satisfaites des équipements, des logiciels et des solutions de sécurité mis à disposition par leur entreprise. En ce qui concerne les risques associés au télétravail, seuls 23% ont des inquiétudes à l’égard des cyberattaques, 22% vis-à-vis de la surveillance de leur activité et 17% à l’égard de la sécurité des données.

Autre usage à la hausse depuis 2020 : la télémédecine. 23% des répondants ont ainsi déclaré avoir eu recours à la consultation médicale à distance. Mais si 62% des internautes perçoivent positivement le développement de la télémédecine, un certain nombre de freins persistent, dont la crainte d’un moins bon ou d’un mauvais diagnostic (51%), l’absence et contact direct (45%), la peur du manque confidentialité (14%) ou la crainte qu’il ne s’agisse pas de vrais médecins (14%).

Quel impact sur la confiance dans le numérique ?

Autre enseignement majeur de cette étude de l’ACSEL : l’accélération des usages pendant la crise a renforcé la confiance dans le numérique. Si le recours accru aux services numériques n’a pas changé le niveau de confiance concernant les usages en ligne pour 61% des personnes interrogées, il l’a renforcé pour 28% d’entre elles et il l’a détérioré pour 11%. Cette légère augmentation de la confiance se retrouve dans presque tous les usages, qu’il s’agisse de l’e-administration (+ 3 points, par rapport à 2019), l’e-banking (+ 5), l’e-commerce (+ 4), les réseaux sociaux (+ 10), le cloud ou les coffres-forts numériques (+ 2). Seule la confiance en l’intelligence artificielle a enregistré une baisse de 2 points, par rapport à 2019.

Au final, si la confiance globale à l’égard du numérique a atteint son meilleur niveau depuis 2015, elle reste minoritaire : 51% des répondants estiment ainsi qu’Internet est plutôt risqué (44%) ou tout à fait risqué (7%). 20% des personnes interrogées ont d’ailleurs déclaré avoir été victimes d’une tentative d’hameçonnage, au cours des six derniers mois, 9% d’une arnaque ou d’une malversation en ligne, 6% d’une fraude bancaire, 5% d’un ransonware et 10% d’une usurpation d’identité (de leur propre identité ou de quelqu’un qui a usurpé l’identité d’une autre personne).