Eurogerm débloque 21 millions d’euros pour une nouvelle usine

Pour répondre aux besoins de la filière française, le spécialiste dans la formulation d’ingrédients et de solutions pour l'industrie agro-alimentaire investit près de Dijon, 21 millions d’euros dans une nouvelle usine de biofermentation, pour produire son levain.

Eurogerm comptera bientôt trois sites distincts autour de Dijon : le siège de Saint-Apollinaire, la future usine de production à deux pas et le centre de recherche à Quetigny avec son usine pilote. (© Eurogerm)
Eurogerm comptera bientôt trois sites distincts autour de Dijon : le siège de Saint-Apollinaire, la future usine de production à deux pas et le centre de recherche à Quetigny avec son usine pilote. (© Eurogerm)

Fort de sa renommée mondiale, leader des ingrédients et auxiliaires pour la panification, Eurogerm prévoit de produire son propre levain en investissant 21 millions d’euros dans une nouvelle usine de biofermentation. « Nous voulons répondre aux attentes de nos clients en terme de qualité et notamment à la filière CRC (culture raisonnée contrôlée, ndr), qui demande des produits d’origine française » explique Jean-François Honoré, PDG de l'entreprise basée à Dijon.

Une usine inscrite dans un projet global

Jusque-là, les levains utilisés par l’entreprise n’étaient pas tous issus de la production française. Eurogerm, partenaire technologique de confiance des acteurs de l’agro-alimentaire et de la boulangerie, entend donc formuler et produire une partie de ses ingrédients pour ajouter une corde à son arc. Eurogerm achète plus de 850 matières premières dont du levain que l’entreprise va désormais produire. « C’est une gamme stratégique qu’il nous parait opportun de produire même si nous continuerons à en acheter en parallèle pour nos autres marchés internationaux. » Le marché français ne représente en effet que 30 % des 185 millions de chiffre d’affaires d’Eurogerm qui prévoit d’atteindre 240 millions en 2023.

Le projet d’investissement se décompose en plusieurs phases. Eurogerm a d’abord achevé en juillet 2022, un centre de recherche, ETIC. A côté, une usine pilote devrait être mise en route en mars 2023. « Elle aura la capacité de produire en petite quantité, de faire des tests et de customiser les produits en fonction des clients avec des fabrications dédiées selon leur spécificité avant de passer à plus grande échelle. » Enfin, la nouvelle usine devrait être mise en route au premier trimestre 2024 tandis que les premiers coups de pelle ont été donné en janvier 2023.

13 000 m2 de haute technologie

Le projet bénéficie du soutien de l’Etat à hauteur d’1,8 million d’euros. « Le projet initial était plus petit et nous l’avons redimensionné de 10 à 21 millions d’euros. » Le future usine de biofermentation s’étendra sur 13 000 mètres carrés à Saint-Appolinaire et répondra aux enjeux techniques avec des équipements pointus sur les questions de biologie comme la température, les durées, les circuits continus mais aussi de fermentation des micro-organismes.

Par ailleurs, Jean-François Honoré voit plus loin. « Nous renforçons notre capacité à formuler nos produits et ceux de nos clients en devenant producteur d’ingrédients » explique-t-il alors qu’il imagine utiliser la future usine pour produire d’autres éléments.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert