EDF renouvelle son partenariat avec la région académique

L’industriel a signé une convention pour trois ans visant à faire découvrir les métiers de l’énergie aux élèves de Bourgogne Franche-Comté et à adapter l’offre de formation aux besoins de l’industrie.

De g. à dr. :Nathalie Albert-Moretti, rectrice de l'académie de Dijon, Jean-François Chanet, recteur de la région académique Bourgogne-Franche-Comté et Yves Chevillon, Directeur à l’Action régionale EDF. (© EDF)
De g. à dr. :Nathalie Albert-Moretti, rectrice de l'académie de Dijon, Jean-François Chanet, recteur de la région académique Bourgogne-Franche-Comté et Yves Chevillon, Directeur à l’Action régionale EDF. (© EDF)

C’est une convention qui, à en écouter les partenaires, fonctionne très bien et est donc logiquement renouvelée. Le 12 janvier dernier, Jean-François Chanet, recteur de la région académique Bourgogne-Franche-Comté, et Nathalie Albert-Moretti, rectrice de l'académie de Dijon, ont signé une convention pour trois ans avec EDF, représenté par Yves Chevillon, Directeur à l’Action régionale. Au titre de celle-ci, les partenaires cherchent à faire découvrir des métiers de l’énergie aux élèves de la région académique, en leur faisant miroiter les évidentes facilités d’insertion dans des secteurs professionnels en tension.

« Pour produire de l’énergie verte, il faut beaucoup de matière grise, résume Yves Chevillon. Nous avons un énorme besoin de compétences, en quantité et en qualité, pour parvenir à décarboner notre système énergétique qui fonctionne aujourd’hui à 60 % à partir d’énergies fossiles. » EDF recrute, et a besoin de le faire savoir. Chaque année, l’industriel signe entre 300 et 350 CDI dans la région, et forme 200 alternants.

Valoriser les métiers techniques et manuels

EDF, au même titre que globalement l’industrie, peine à séduire les jeunes, ce qu’il explique en partie du fait d’une image archaïque des métiers industriels, et aussi d’un système de formation qui ne valorise pas assez les métiers techniques et manuels. « La réalité est tout autre, défend le directeur EDF. Nous avons identifié 320 familles de métiers pour lesquelles nous avons des besoins de recrutement. Il s’agit souvent de métiers techniques, avec une forte dimension numérique, ou robotique qui sont très éloignés de l’image d’une usine à la Zola. Les niveaux sont variés, de l’ingénieur nucléaire au chaudronnier ou au soudeur, et ils sont ouverts à tous, femmes et hommes, et de quelque origine sociale qu’ils soient ».

Pour casser cette image, et aider à comprendre les dimensions systémiques du dérèglement climatique et des problématiques énergétiques, EDF entreprend des actions de sensibilisation, comme la création, dans les lycées de fresques du climat. Dans la mesure des possibles sanitaires, il organise aussi des visites de sites à destination des enseignants et des classes.

Faire évoluer l'offre de formation

Mais le partenariat avec l’académie va plus loin, jusqu’à la définition en commun de formations, l’industriel pouvant même aller jusqu’à déterminer les outils, et logiciels sur lesquels former les élèves. « Nous avons mis en place, avec le lycée Eugène-Guillaume de Montbard une formation technicien de maintenance et conduite des centrales photovoltaïques, dispensée depuis 2020 à des étudiants post-bac », note-t-il. D’autres formations de ce type pourraient voir le jour à l’avenir, notamment si le gouvernement lance des programmes de constructions de réacteurs EPR 2. « Tout l’intérêt d’une convention de trois ans à l’échelle de la région est de pouvoir développer des actions opérationnelles dans le temps, tout en disposant de la réactivité nécessaire pour faire évoluer l’offre en fonction des besoins, qui changent vite », commente encore le directeur. L’industriel prend en tout cas le volet formation très au sérieux : deux de ses employés sont détachés à plein temps pour travailler en collaboration avec le rectorat académique.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel