Coup de projecteur sur l’immobilier d’entreprise en Côte-d’Or

Chaque année, l’observatoire de l’immobilier d’entreprise de Côte-d’Or dresse un bilan des transactions sur l’année écoulée et sur l’offre disponible. Le marché des bureaux, des entrepôts et des locaux d’activité montrent le dynamisme du territoire en 2022, mais la rareté de l’offre dans certains secteurs pourrait le ralentir.

Céline Bidault, consultante bureaux CBRE Impact, Damien Voisenet, co-gérant Cushman & Wakefield et Mikael Cretin, directeur associé BNP Paribas Real Estate, ont détaillé le marché des bureaux sur le territoire de Dijon Métropole.  (© Aletheia Press / N.Hubert)
Céline Bidault, consultante bureaux CBRE Impact, Damien Voisenet, co-gérant Cushman & Wakefield et Mikael Cretin, directeur associé BNP Paribas Real Estate, ont détaillé le marché des bureaux sur le territoire de Dijon Métropole. (© Aletheia Press / N.Hubert)

« Le marché est rassurant et stable » ont introduit les experts réunis pour aborder le marché des bureaux dans le cadre de l’observatoire de l’immobilier d’entreprise de Côte-d’Or sous le pilotage de la CCI. 30 503 mètres carrés ont été transactés en 2022, restant dans la moyenne nationale. « Nous attendions une baisse après le Covid, mais le bureau n’est pas mort puisque nous dépassons la moyenne des dix dernières années. » À l’échelle nationale, Dijon se place tout de même au 15ème rang des 17 métropoles comparées, devant Tours et Orléans, mais après Nancy, Metz ou Rouen.

Les transactions sur le marché des bureaux ont particulièrement concerné le neuf puisque deux mètres carrés sur trois y ont été vendus. Les acquéreurs ont payé jusqu’à 3 700 €/m² dans le neuf contre environ 1 000 €/m² au plus bas pour de la seconde main. « La tendance haussière des coûts va se poursuivre, surtout sur le neuf en raison de la raréfaction du foncier. Il faut aussi prendre en compte le surcoût de construction dû à la mise en œuvre de la RE 2020 » ont insisté les professionnels de l’immobilier. En parallèle des ventes, les locations continuent à représenter 67 % du marché du bureau. Côté prix, ces dernières peuvent atteindre 185 €/m² dans le neuf en centre-ville de Dijon contre 100 €/m² dans de la seconde main en périphérie.

Pour répondre aux interrogations quant à l’avenir, les acteurs immobiliers ont mentionné un stock de bureaux existant, mais en baisse avec 44 000 mètres carrés disponibles. Ces surfaces ne correspondent pas forcément aux attentes des entreprises. « L’offre à construire de 48 000 mètres carrés concernera le nord et répondra aux attentes. Le marché reste positif et attractif » ont-ils conclu.

Locaux d’activité et entrepôts

Florent Puchot, co-gérant Arthur Loyd, Yannick Cohu, gérant NCBC et Mikael Cretin, directeur associé BNP Paribas Real Estate ont évoqué les évolutions du marché des locaux d’activités et des entrepôts (© Aletheia Press / N.Hubert)

Second point abordé par l’observatoire de l’immobilier d’entreprise, les locaux d’activité. « Une classe d’actifs performants et résilients » selon les experts qui soulignent une belle dynamique. Passé de 91 000 mètres carrés en 2021 à 61 000 mètres carrés en 2022, le niveau de transaction reste important après l’effet de rattrapage post covid. « Mais une demande soutenue sans offre en face à cause de l’absence de programmes neufs à commercialiser va enrayer tout le marché, y compris la seconde main » insiste les professionnels de l’immobilier d’entreprise. L’offre disponible décroît depuis 2017 tant en Côte-d’Or que sur Dijon Métropole. L’absence d’offres provoque une envolée des prix à laquelle s’ajoute les coûts de construction imposés par les normes environnementales.

À la location, les experts tablent sur une moyenne à 95 € du m² dans le neuf contre 75 € dans l’existant tandis qu’ils estiment que les ventes peuvent atteindre 1 300 €/m² dans le neuf et jusqu’à 1 100 €/m² dans la seconde main. « Le marché dijonnais reste attractif en comparaison à Lyon par exemple. » Du côté des entrepôts, l’offre se fait rare avec une baisse de 48 % des surfaces disponibles en Côte-d’Or pour atteindre 18 960 mètres carrés. Les prix du mètre carré pouvant s’envoler à 57 €/m² pour les programmes neufs les plus ambitieux. En réponse à cette absence d’offre, les professionnels de l’immobilier encouragent l’ouverture du foncier public aux promoteurs.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert