Santé

AdhexPharma relocalise à Dijon l’usine de l’allemand tesa Labtec

Le spécialiste dijonnais des patchs transdermiques AdhexPharma a racheté l’allemand tesa Labtec et va transférer, d’ici 3 ans, la production de Hambourg à Dijon.

Bruno Loiseau, directeur général d’AdhexPharma (© Aletheia Press / A.Morel)
Bruno Loiseau, directeur général d’AdhexPharma (© Aletheia Press / A.Morel)

En rachetant, mi-septembre dernier, l’entreprise allemande tesa Labtec, filiale du groupe industriel tesa spécialisée dans les adhésifs, l’entreprise dijonnaise AdhexPharma réalise une belle opération. Elle met la main sur un portefeuille clients sans redondance avec le sien et sur les compétences très spécifiques de tesa Labtec en matière de fabrication de patchs transdermiques de substances contrôlées type opioïde.

Au travers cette opération, elle acquiert surtout l’usine de production de Hambourg, qu’elle va transférer à Dijon dans les trois prochaines années. « tesa, dans sa logique de grand groupe industriel, a décidé de se séparer de sa branche pharmacie, tesa Labtec, que nous avons racheté. Ils souhaitent récupérer les locaux actuels de l’usine de Hambourg, que nous relocalisons à Dijon » raconte Bruno Loiseau, directeur général d’AdhexPharma. Les 55 salariés de l’usine d’Hambourg sont repris par le groupe tesa, tandis qu’AdhexPharma lance la construction d’une nouvelle usine à Dijon, sur le site qu’elle partagera avec son entreprise sœur, Adhex Technologies. L’entreprise dijonnaise entend recruter 70 personnes pour cette nouvelle unité.

Ligne de découpe et d’empaquetage de patchs (© Aletheia Press / A.Morel)

Objectif : 100 millions d’euros de chiffres d’affaires d’ici 5 ans

AdhexPharma va ainsi doubler la surface de ses locaux, adjoignant une aile à son bâtiment principal, et étendant un bâtiment proche, principalement affecté au stockage. Le projet mobilise une enveloppe de 8 à 10 millions d’euros et présente de vraies spécificités du fait de la nature sensible des produits manipulés. Les stupéfiants doivent être stockés dans des coffres-forts, leur utilisation est contrôlée au plus près, y compris dans les déchets de production, tandis que le personnel appelé à travailler sur les lignes passe au crible d’une enquête policière. « Nous allons nous inspirer au plus près des méthodes utilisées par tesa Labtec » assure le directeur général.

Aujourd’hui, la SAS qui emploie 130 personnes possède plusieurs autorisations de mise sur le marché (AMM) pour des produits qu’elle peut fabriquer sous licence exclusive pour de grands groupes pharmaceutiques et a étendu sa production aux films oraux-dispersibles. Ces cinq dernières années, la croissance d’AdhexPharma s’est fortement accélérée du fait de sa montée en puissance sur le marché des patchs nicotiniques. « Notre chiffre d’affaires progresse de près de 40 % à l’année depuis 5 ans pour s’établir, en 2021, à 29 millions d’euros », détaille Bruno Loiseau. Tesa Labtec de son côté réalisait environ 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Nous espérons, avec les activités de tesa Labtec, atteindre les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 5 ans » conclut le directeur général.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel