À Dijon, SON veut industrialiser ses nanoparticules bifonctionnelles

L’entreprise développe des nanoparticules d’oxydes de fer, qui trouvent de nombreuses applications, en chimie et en médecine notamment. Elle cherche à industrialiser ses fabrications pour se positionner sur un marché en croissance.

Jérémy Paris, cofondateur et dirigeant de la SAS SON. (Aletheia Press /Arnaud Morel)
Jérémy Paris, cofondateur et dirigeant de la SAS SON. (Aletheia Press /Arnaud Morel)

La start-up dijonnaise SON se prépare à passer de la phase de recherche et développement à l'industrialisation de ses nanoparticules bifonctionnelles. Elle prévoit de déménager dans l'accélérateur d'innovation agricole AgrOnov de Bretenière, au nord-est de Dijon, pour disposer d'installations dédiées à la production et à la caractérisation de ses nanoparticules. Cette transition vers l'industrialisation nécessitera un financement, et l'entreprise prévoit de lever 5 millions d'euros auprès d'investisseurs. Elle est soutenue dans sa démarche par le programme Propulseur du pôle des microtechniques de Bourgogne Franche-Comté de Besançon.

La société SON a été cofondée en novembre 2020 par Jérémy Paris, Richard Decréau et Pierre-Emmanuel Doulain. Elle a obtenu la bourse French Tech Emergence de BPi France et a bénéficié du soutien de la SATT Sayens ainsi que de l'incubateur Deca-BFC. En outre, elle est aidée par le Réseau Entreprendre Bourgogne, avec Laurent Boindron, dirigeant d'AnthroPi, agissant en tant que parrain.

Des applications en médecine, dans l’industrie…

SON développe des nanoparticules d'oxydes de fer bifonctionnelles qui possèdent des caractéristiques étonnantes. Ces nanoparticules ont différentes applications, notamment en médecine, en dépollution et en catalyse chimique. En médecine, elles permettent une distribution précise et localisée de traitements anticancéreux, réduisant ainsi les doses de chimiothérapie nécessaires. De plus, certaines nanoparticules de SON sont efficaces pour la dépollution, car elles peuvent fixer des polluants tels que le mercure, le cadmium ou le lithium.

Cependant, l'application la plus prometteuse réside dans la catalyse chimique, en particulier pour l'industrie pharmaceutique. Ces nanoparticules peuvent être utilisées comme catalyseurs lors des processus de production de médicaments, ce qui permet de réduire considérablement les coûts de purification. « La purification classique représente près de 50 % du coût de production d’une molécule et exige l’utilisation de solvant et de procédés de chauffe énergivores. Notre nanocatalyseur permet de réduire considérablement ce coût », détaille Jérémy Paris, dirigeant de SON.

Les installations de l’entreprise. (Aletheia Press /Arnaud Morel)

Une réutilisation facile

L'un des avantages concurrentiels majeurs des nanoparticules de SON est leur capacité à être récupérées après utilisation à l'aide d'un simple aimant. Cela facilite leur réutilisation et permet de simplifier les processus de purification et de recyclage. La société détient plusieurs familles de brevets sur ses procédés de fabrication, avec la perspective de déposer de nouveaux brevets cette année.

Bien que les nanoparticules de SON soient déjà utilisées à titre expérimental par certains industriels, l'industrialisation de la production représente un défi majeur. La société doit garantir la maîtrise totale du processus de fabrication afin d'assurer la reproductibilité des lots. Cela implique des investissements dans de nouveaux réacteurs chimiques, des purificateurs et des machines d'analyse. De plus, la question de la toxicité des nanoparticules demeure un sujet de débat. Des essais de toxicité sont en cours pour évaluer la sécurité d'utilisation des nanoparticules de SON.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel