Vitagora veut remettre les bocaux en verre au goût du jour

Vitagora, association professionnelle de la filière agroalimentaire en Bourgogne-Franche-Comté, accompagne les acteurs dans leur changement de pratiques.

En misant sur le conditionnement en bocal de verre, les industriels de Bourgogne-Franche-Comté entendent réduire leur empreinte carbone. (Vitagora)
En misant sur le conditionnement en bocal de verre, les industriels de Bourgogne-Franche-Comté entendent réduire leur empreinte carbone. (Vitagora)

« Une PME ne pas changer les habitudes des consommateurs à elle seule. Le changement doit se faire à plus grande échelle et passer par toute une filière » détaille Mélissa Nourry, responsable du projet CircuVerreBFC et ingénieur innovation chez Vitagora. De nombreux industriels et entreprises agroalimentaires, de la production au conditionnement jusqu’à la logistique ou aux réseaux de distribution, veulent se lancer dans une réflexion et se mobilisent pour changer de paradigme.

Pour définir des axes de travail, Vitagora a réalisé un état des lieux sur le fonctionnement de la filière, sa façon de conditionner les produits, mais aussi les éventuelles problématiques soulevées par un changement de conditionnement. Entre février et juin 2021, à travers l’étude CircuVerreBFC, l’association professionnelle a interrogé plus d’une centaine de parties prenantes, industriels du secteur, distributeurs mais aussi consommateurs.

Les clés du succès

« Nous avons travaillé avec eux sur les scénarios possibles pour faire du réemploi de bocaux en verre. » Nombre de laveuses, lieu d’implantation, système de collecte… Autant de questions et d’options qui ont été analysées par des professionnels de l’agroalimentaire afin de mesurer les possibilités de mise en place. Leurs réflexions ont abouti à un scénario final. « Nous avons imaginé une ligne industrielle de lavage de bocaux en verre qui serait installée au sud de Dijon, vers Genlis, point central du territoire. »

Vitagora estime que chaque année 85 millions de bocaux en verre sont produits et distribués dans la région. « Tous ne seront pas rapportés, nous prévoyons environ 39 millions de bocaux à laver par an. » Le scénario prévoit la mise en place de neuf points de massification dans la région et de nombreux points de collecte, au plus près des consommateurs.

L’étude CircuVerreBFC fait ressortir que le taux de retour des contenants en verre et un seuil minimal en termes de volume pourraient être les clés du succès pour qu’à long terme, les bocaux en verre se substituent au plastique. « L’autre enjeu repose sur la capacité des industriels à standardiser les bocaux pour qu’ils puissent être utilisés d’un usage à l’autre, de la moutarde à la confiture par exemple. »

Prochaine étape

Mélissa Nourry rappelle qu’à partir d’un certain nombre de lavages réalisés, le réemploi des bocaux, plus solides que les contenants actuels, permettra aux industriels de réaliser des économies tout en réduisant leur impact sur l’environnement. « Ce travail va demander du temps pour que les changements se mettent en place, mais on constate l’engouement des industriels tandis que la réglementation va dans ce sens. » Désormais, Vitagora cherche à définir la forme sous laquelle le retour des bocaux devra être possible et souhaite se tourner vers un « offreur de solutions dans le réemploi » pour porter le projet jusqu’à sa concrétisation.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert