Ecologie

Urgence climatique : les préoccupations des Français s’accentuent

Conscients que leur mode de vie peut impacter la sobriété énergétique, les Français se montrent prêts à soutenir des politiques de la lutte contre le changement climatique et à adopter des pratiques de plus de plus écoresponsables.

(© Adobe Stock)
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Dans un contexte marqué par l’accélération du dérèglement climatique et après la saison estivale la plus chaude jamais enregistrée en Europe, l’Ademe, Agence de la transition écologique, a publié la 23ème édition de son baromètre « Les représentations sociales du changement climatique ». Ce dernier fait ressortir que les Français sont nombreux à se faire du mauvais sang quant aux effets du réchauffement climatique et appréhendent de mieux en mieux les raisons expliquant ce phénomène. « Si les français ont une certitude sur les causes anthropiques du changement climatique, ils sont aussi de plus en plus pessimistes vis-à-vis de ses conséquences », explique l’Ademe.

Les activités humaines menacent la planète

Selon les informations dévoilées, 81% des Français sont conscients que le réchauffement de la planète est attribuable à des activités humaines, un niveau jamais atteint au préalable. Ces derniers placent les enjeux environnementaux en haut de la liste de leurs préoccupations, juste après leurs inquiétudes pour le pouvoir d’achat et l’inflation. Le changement climatique est considéré comme la problématique environnementale la plus préoccupante pour 43% d’entre eux et se positionne loin devant la dégradation de la biodiversité (16%), la pollution de l’air (11%) et les déchets ménagers et plastiques (10%).

Parmi les personnes interrogées, 72% font preuve de pessimisme quant aux conditions de vie prévues d’ici 50 ans, qui «deviendront extremement pénibles». Il s’agit du taux le plus élevé, jamais enregistré depuis le début du baromètre de l’Ademe, et supérieur de 8 points par rapport à 2021. En parallèle, environ 70% sont convaincus que le réchauffement climatique ne demeurera éventuellement pas limité à des niveaux raisonnables d’ici la fin du siècle. Et plus de la moitié (51%) annoncent en avoir supporté concrètement « souvent ou parfois » les conséquences, alors qu’ils n’étaient que 27% en 2015.

Conscients de l’urgence climatique, 62% des Français affirment qu’il est indispensable de changer leur mode de vie pour éviter le pire, tandis que 87% sont convaincus que leur territoire devra engager des mesures visant à améliorer la situation durant les prochaines décennies.

Des mesures fortes pour limiter la casse

En outre, les Français appellent les pouvoirs publics à renforcer leur mobilisation en faveur de l’urgence climatique. « 63% d’entre eux estiment que la priorité du gouvernement devrait être de réorienter en profondeur l’économie en soutenant exclusivement les activités qui préservent l’environnement, la santé et la cohésion sociale », précise l’étude de l’Ademe.

Parmi les solutions soutenues figurent le développement des énergies renouvelables (réclamé par 90% des sondés, contre 77% en 2014) et «l’interdiction de la publicité pour des produits ayant un fort impact environnemental» (83%). A cela, s’ajoutent, parmi les mesures plus contraignantes, l’instauration d’une loi rendant obligatoire la rénovation et l’isolation des logements (75%, +5 points par rapport à 2021) et la mise en place de la taxation dans le transport aérien (67%). D’autres actions qui permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre sont également défendues par les citoyens, comme l’augmentation de la taxe carbone (72%), « à condition qu’elle ne pénalise pas le pouvoir d’achat des ménages des classes moyennes et modestes, et que les recettes de la taxe soient utilisées pour financer des mesures de transition écologique, notamment sur les territoires ». Enfin, 46 % citent la limitation de la vitesse sur autoroute à 110km/heure, idée que vient d’écarter la Première ministre, Elisabeth Borne.

Les résultats de l’étude montrent ainsi que la prise de conscience liée à la nécessité d’agir rapidement afin de diminuer sa consommation énergétique se renforce en France. Une grande partie des citoyens se montre disposés à aller plus loin dans leur engagement en ce sens.

AÏcha BAGHDAD et B.L