Une boomeuse entrepreneuse dans le biscuit

En 2017, Annette Prieur créé la biscuiterie artisanale Nutrianne, à Hurigny. En plus d’être un virage professionnel, ce projet traduit les valeurs véhiculées par la dirigeante, qui mise sur le local et le bio pour ses produits. Une démarche qui lui vaut davoir été récompensée par deux fois en 2023.

Anne Prieur et ses salariés de Nutrianne mettent l’accent sur des produits locaux pour concevoir des biscuits 100% bio. (© Hugues Deslecluse)
Anne Prieur et ses salariés de Nutrianne mettent l’accent sur des produits locaux pour concevoir des biscuits 100% bio. (© Hugues Deslecluse)

En 2017, Annette Prieur a rangé ses valises et a quitté sa carrière dans l’export et l’international où elle s’est toujours placée comme une fervente défenseuse du savoir-faire français. « Je voulais arrêter de partir sans cesse et revenir en Saône-et-Loire, ma région dorigine. » Son idée de départ, était de travailler avec un artisan local, en mettant ses connaissances du commerce à son service. Un projet qui n’aboutira finalement pas. « Au gré de mes recherches, jai découvert lunivers de la biscuiterie au point denvisager une reprise. »

Finalement, en 2017, à 55 ans, elle se lance dans un nouveau projet entrepreneurial et créé la biscuiterie artisanale Nutrianne à Hurigny, accompagnée dans sa démarche par une ingénieure agro-alimentaire et formée par un boulanger qui lui enseigne les bases de la profession. Elle devient une baby boomeuse entrepreneuse ! « Jai appris chemin faisant, puis jai engagé des professionnels qui connaissent le métier. Je continue à me former tous les jours. La vie professionnelle est l’école de lapprentissage quotidien. Selon moi, chaque apprentissage est une petite victoire, il faut être tenace. »

Miser sur le local

Désormais, sept personnes œuvrent au quotidien chez Nutrianne, dont trois et une alternante en production et une en conditionnement. Pour se développer, la biscuiterie s’appuie sur ses valeurs à commencer par des biscuits totalement biologiques qu’elle distribue : soit en marque blanche pour des commerçants partout en France, soit dans l’une de ses deux marques. « La première, Oqui, se destine aux magasins bio et la seconde, Marguerite de Bourgogne, visait dabord le marché local, mais touche finalement toute la France par lintermédiaire des cavistes, car nous faisons 60 % de biscuits apéritifs. »

Le reste de la production porte sur des biscuits sucrés. Par ailleurs, Nutrianne met un point d’honneur à se fournir localement, « pour soutenir lagriculture et la filière régionale. » Ainsi, la farine de sarrasin s’appuie sur des cultures de l’Yonne ou de la Côte-d’Or, tandis que l’huile de tournesol est produite dans des champs de la région. « Tous les produits laitiers viennent de Franche-Comté. Pour ce que lon ne peut pas trouver en France, comme le chocolat, on fait le maximum pour choisir des productions issues du commerce équitable. »

Une démarche saluée

Sa démarche a valu à Nutrianne de décrocher deux prix au cours de l’année 2023. Après le prix « Stars et Métiers » de la Chambre des métiers et de l’artisanat avec le soutien de la Banque populaire, la biscuiterie a reçu un trophée pour son « ancrage local et son économie de proximité » remis par la région Bourgogne-Franche-Comté. « Nous avons été audités et nous sommes contents de voir que nos efforts sont salués. Nous visons un impact bienveillant à l’égard du territoire et du consommateur. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert