Technologie

Un ULM électrique pour apprendre à voler sans polluer

Apprendre à voler sur un avion électrique relève désormais de la réalité à Til-Châtel. À côté de la société 3AS qui assure la distribution, la Flight Académy dispense les indispensables formations pour s’envoler tout en préservant la planète.

Flight Academy forme les amateurs de vol sur un ULM électrique, organise des vols d’initiation et des baptêmes de l’air. (© Flight Academy)
Flight Academy forme les amateurs de vol sur un ULM électrique, organise des vols d’initiation et des baptêmes de l’air. (© Flight Academy)

Son petit nom, l’Alfa. Fabriqué par la société Pipistrel, distribué en Bourgogne-Franche-Comté par A3S, l’apprentissage du vol sur les ULM électriques est dispensé à Til-Châtel par la Flight Académy depuis le début d’année 2022. « Nous avons été les premiers en France à avoir l’Alfa. Nous avons également le Velis en démonstration, un avion léger biplace monomoteur électrique » précise Gérald Goulard, co-fondateur de la Flight Académy.

Le dirigeant d’entreprise place toute sa confiance dans le constructeur. « Réputé et connu pour sa rigueur et son sérieux, Pipistrel n’en est pas à son coup d’essai. » Convaincu par cet appareil volant électrique, le co-fondateur met en avant la modernité du cockpit, et n’hésite pas à le comparer avec son jumeau thermique. « Le pilotage se fait sur le même principe, ce sont les mêmes commandes, les mêmes performances en capacité de vol… » L’Alfa atteint lui aussi les 200 km/heure en l’air, le bruit en moins. Au registre du poids, là encore, aucune différence, les cuves d’essence étant remplacées par les batteries.

Une différence : l’autonomie

Une différence toutefois sur l’autonomie en vol. Quand un ULM thermique peut rester en l’air entre trois et quatre heures, la version électrique doit retourner à la borne de recharge au bout d’une heure où il lui faudra une heure pour faire le plein. « L’autonomie suffit, car la plupart des vols se font autour de l’aérodrome et ne durent en moyenne que 44 minutes. » Selon Geoffroy Goulard, les versions électriques conviennent aux écoles et aux amateurs qui restent à proximité du lieu de décollage, mais ne s’adressent pas encore aux vols de voyage.

Toutefois, le formateur reste confiant. « Les performances augmentent très régulièrement vers plus d’autonomie. » Pour l’heure, l’ULM électrique peut se targuer d’être plus performant sur sa capacité à planer, nécessitant alors moins d’énergie.

Une version approuvée par les pilotes

De leur côté, les curieux qui l’ont essayé semblent l’approuver. « Les pilotes de thermique sont intrigués et lui réservent finalement un excellent accueil après le vol, ils constatent que la version électrique rivalise. D’autres veulent s’inscrire dans la démarche en étant parmi les premiers à voler avec un appareil électrique. » L’ULM électrique Alfa et son frère le Velis, séduisent aussi par l’intérêt financier qu’ils présentent. « Le prix d’un vol électrique doit avoisiner les 10 % du prix d’un vol thermique avec ses 15 litres de carburant. » Sur la trentaine d’élèves que la Flight Académy accueille à l’année, près de 20 % ont déjà poussé les manettes de l’Alfa, une courbe amenée à s’inverser au fil des ans selon le dirigeant.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert