Virevolte mise sur les produits naturels

Un parfum de changement

Julie Desoomer a quitté une grande marque de cosmétique pour lancer une gamme de parfums qu’elle a voulu en accord avec ses valeurs et les attentes nouvelles des consommatrices. Le résultat, quatre parfums naturels à 99,9%.

Julie Desoomer a profité de l’accompagnement des incubateurs les Premières et DECA BFC pour donner naissance à son entreprise et sa marque de parfums Virevolte. (©Virevolte et Cie)
Julie Desoomer a profité de l’accompagnement des incubateurs les Premières et DECA BFC pour donner naissance à son entreprise et sa marque de parfums Virevolte. (©Virevolte et Cie)

Plus de naturel et moins de chimie. En imaginant la marque de parfums Virevolte, Julie Desoomer a décidé de suivre cette ligne directrice. « Je voulais rester dans le secteur de l’hygiène et de la beauté mais en apportant une dimension naturelle en lien avec mes valeurs » précise la jeune dirigeante de 36 ans qui a passé dix ans à travailler pour la marque Le Petit Marseillais. Après avoir constaté le manque d’offre dans le milieu du parfum, elle se lance dans cette voie. « Les parfums des grands groupes restent très chimiques et quand ils ne le sont pas, les parfums manquent de dimension sensorielle, ils se révèlent un peu trop brutes. » Le secteur de la parfumerie affiche une légère décroissance, motivée notamment par des prix trop élevés. « Le parfum était un produit de luxe avant de se démocratiser mais il redevient difficile d’accès encourageant les femmes à ne se parfumer que pour les grandes occasions. » En réponse, Julie Desoomer a voulu créer une gamme de parfum accessible, à 75 euros les 50 ml quand d’autres, notoriété à l’appui, dépassent la barre des 100 euros.

Oser le naturel

Parmi les raisons expliquant la baisse des ventes de parfum, l’argument des compositions se placent dans le trio de tête. « Intégrer un parfum synthétique s’avère moins cher qu’un produit naturel, plus facile à utiliser mais aussi plus disponible qu’une matière première soumise aux aléas climatiques » explique Julie Desoomer, donnant l’exemple d’une averse de grêle sur un champ de roses. Malgré tout, elle préfère miser sur l’aspect plus contraignant du produit naturel y voyant une façon de soutenir les petites exploitations mais aussi la biodiversité. « Un champ de romarin en fleur reste meilleur pour la pollinisation des abeilles que la pétrochimie. »Elle ne semble pas être la seule à voir les choses sous cet angle, les consommatrices changeant peu à peu leurs habitudes pour se tourner vers des produits plus naturels et porteurs de sens. Autant de raisons qui ont amené Julie Desoomer a créé la marque Virevolte à l’été 2019.

Des idéespour grandir

A côté de son showroom au centre de Dijon, la dirigeante se réjouit que Virevolte soit référencée dans quelques boutiques de sa ville natale mais aussi dans le sud de la France. C’est d’ailleurs du côté de Grasse, capitale renommée de la parfumerie, que ses parfums sont conçus. « Nous faisons aussi de la vente sur internet en envoyant des échantillons afin que les clientes testent avant d’ouvrir le paquet et puissent le renvoyer gratuitement si l’échantillon ne leur convient pas. » Julie Desoomer espère également étendre son réseau en visant les parfumeries indépendantes, de plus en plus rares mais qu’elle préfère aux grands groupes ainsi que les boutiques misant sur le Made in France. « Nos parfums naturels à 99,9% et à base de blé bio peuvent aussi trouver leur place dans les espaces beauté des boutiques bio ou les pharmacies avec un coin nature. »Soucieuse d’engager sa démarche jusqu’au bout, Virevolte donne une place importante à l’écoconception de son packaging notamment.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert