SON se repose sur l’INPI pour protéger ses innovations

SON, Synthesis of Nanohybrids, à Dijon, conçoit et fabrique des nanoparticules. Pour protéger son savoir-faire, SON a déposé plusieurs brevets auprès de l’INPI. Elle a été sélectionnée parmi les 15 PME et start-ups qui ont concouru pour incarner l’innovation à la française.

Les nanoparticules conçues par SON sont utilisées tant le domaine médical qu’industriel ou encore pour le traitement des eaux usées. (© SON)
Les nanoparticules conçues par SON sont utilisées tant le domaine médical qu’industriel ou encore pour le traitement des eaux usées. (© SON)

Le diamètre d’une nanoparticule est inférieur à 100 nm environ. SON, Synthesis of Nanohybrids, évolue dans cet univers miniature en réalisant des nanoparticules pour différents champs d’application. Dans le médical, cette technologie innovante s’utilise comme agent de contraste pour les IRM ou dans les thérapies anticancéreuses mais aussi pour transporter un anticorps ou une protéine afin de traiter une pathologie. Leur utilisation reste cependant actuellement au stade pré-clinique. « Les nanoparticules interviennent également dans la dépollution des eaux usées, en sortie de station d’épuration, en captant des métaux lourds comme le plomb et l’arsenic » détaille Jérémy Paris, dirigeant, co-fondateur de SON, en précisant que cette application connait un intérêt grandissant aux Etats-Unis où le manque d’eau se fait sentir.

Les nanoparticules trouvent également leur place dans l’industrie où elles jouent le rôle de catalyseur pour les molécules chimiques. « La nanoparticule en faisant la catalyse permet d’extraire et de réutiliser des matériaux chers comme le platine » vulgarise au mieux le dirigeant. De plus en plus plébiscitées par les laboratoires et les centres de recherche académiques ou privées, les nanoparticules amènent SON à recruter pour passer de cinq à huit salariés d’ici le début de l’année 2022. « Les applications ne sont pas encore sur le marché, nous en sommes toujours au stade de la recherche. »

Une nanoparticule mesure moins de 100 nm. (© SON)


Protéger ses savoirs

Pour autant, bien que les nanoparticules ne se commercialisent pas encore largement, il s’avère indispensable de protéger cette technologie en devenir. A ce titre, l’INPI, l’Institut national de la propriété industrielle, a sélectionné l’entreprise parmi les 15 candidats à son prix annuel, mettant en lumière la stratégie mise en place par SON dans ce domaine. « Nous avons déposé un brevet dans six pays, des Etats-Unis à l’Europe en passant par l’Asie. Nous devons protéger notre savoir-faire. »

Dans cet esprit, lorsque SON accueille notamment des stagiaires, aucun ne se voit dévoiler tous les secrets, les tenants et les aboutissants de la conception des nanoparticules afin d’éviter une fuite de ses connaissances. « Il est d’autant plus important de nous protéger sur les marchés étrangers, spécialement aux Etats-Unis car sur nos 18 concurrents dans le monde, la moitié se trouve là-bas, c’est le plus gros marché. » Habituée à travailler à l’international avec la Chine, le Japon, la Corée, le Canada, les Etats-Unis ou encore l’Europe, SON veut protéger ces innovations à la française, véritable outil pour accélérer les recherches en la matière. « Face à des pays qui offrent des coûts moindres, nous devons nous différencier par nos compétences et savoir retenir nos cerveaux » conclut Jérémy Paris.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert