Selva Electronique participe à la féminisation de l’industrie

Concepteur et fabricant de cartes et systèmes électroniques, Selva Electronique peut se targuer de compter 75 % de femmes sur son site industriel de Chalon-sur-Saône. Un constat qui traduit l’évolution des pratiques et des mœurs, dans un secteur qui tente de se féminiser.

Selva Electronique compte 75% de femmes dans son usine de Chalon-sur-Saône. (© Selva Electronique - Atypix)
Selva Electronique compte 75% de femmes dans son usine de Chalon-sur-Saône. (© Selva Electronique - Atypix)

Aéronautique, médical, sécurité ou encore domotique, de nombreux secteurs font appel à Selva Electronique pour concevoir et fabriquer les cartes et systèmes électroniques. « Nos clients sont spécialistes de leur métier, mais n’ont pas forcément les compétences d’électronicien. Ils nous expliquent leur besoin et les caractéristiques nécessaires, puis nous dessinons et assemblons les composants pour y répondre » explique David Hériau, président du groupe Selva.

Sur son site de Chalon-sur-Saône qui emploie 40 salariés, l’entreprise compte 75 % de femmes. « Il y a longtemps, on trouvait beaucoup de femmes dans les industries textiles ou d’électroménager en raison de critères sociaux. Les métiers des ateliers, moins diplômés, s’adressaient aux femmes qui, en parallèle, s’occupaient des enfants. Depuis, la société a beaucoup évolué et il y a moins de femmes. »

Changer les choses

Si le dirigeant reconnait aux femmes une certaine dextérité par rapport aux hommes, pour lui, les métiers ne sont plus genrés depuis longtemps. « L’industrie a fait des progrès sur la médiatisation et l’ouverture de ses métiers aux femmes. Des événements comme le salon Vivafactory organisé à Chalon-sur-Saône ont une approche en direction des femmes. » Dans de nombreux secteurs d’activité, le process industriel consiste à piloter un robot ou un projet, associant connaissances manuelles et intellectuelles, « le travail et le résultat sont identiques que l’on soit homme ou femme. »

Avec l’appui de l’UIMM, Selva Electronique mène des actions en direction des scolaires, ouvrant son usine à des visites. « Beaucoup d’enfants découvrent l’industrie et on voit un intérêt grandissant des jeunes filles. » Pourtant, le chef d’entreprise reconnaît que certains métiers restent encore marqués. Si les services achat ou ressources humaines accueillent souvent plus de femmes, le bureau d’études se repose encore majoritairement sur des ingénieurs masculins. « Ces postes dans l’électronique, notamment, ont plus de mal à séduire les femmes. Peut-être que nous n’avons pas su leur présenter de façon séduisante. »

Les compétences avant tout

L’industrie peine aussi à se détacher de certaines idées reçues. « Il y a 30 ans, on menaçait un enfant qui n’avait pas de bons résultats scolaires de finir dans l’industrie. Heureusement, au cours des cinq dernières années, ça a progressé, avec des actions qui portent leur fruit et de plus en plus de filles dans l’apprentissage. »

Chez Selva Electronique, qui peut afficher fièrement un score de 95 sur 100 à l’index de l’égalité Femmes – Hommes, la question du genre ne se pose pas. « Il y a une richesse dans la parité, mais on ne se pose plus la question du genre, mais plutôt celle de mettre en avant la compétence ou de la bonne idée. » Père de trois filles, David Hériau conjugue facilement les choses au féminin.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert