Région : 300 postes à pourvoir dans les TP

Plus de 300 postes restent à pourvoir dans les travaux publics en Bourgogne-Franche-Comté. Alors que l’image de ces professions évolue, plus modernes et moins difficiles, le secteur doit faire face à une jeune génération qui « switche » d’un job à un autre.

Vincent Martin, président de la FRTP Bourgogne-Franche-Comté. (FRTP)
Vincent Martin, président de la FRTP Bourgogne-Franche-Comté. (FRTP)

Manœuvre, ouvrier qualifié, chef d’équipe, chef de chantier, conducteur de travaux… Les travaux publics recrutent à tour de bras avec plus de 300 postes à pourvoir. « Avant la crise sanitaire, on avait des besoins, mais on surmontait. Maintenant, on a le sentiment que les gens ont été encouragé à rester chez eux et ne veulent plus se lever le matin pour aller travailler. » Avec son franc-parler habituel, Vincent Martin, président de la fédération régionale des travaux publics, FRTP, affiche ses difficultés à trouver des collaborateurs, mettant en cause une perte de motivation.

« Nous nous appuyons sur le levier de l’intérim, mais c’est devenu un métier à part entière qui offre la facilité de partir sans prévenir, d’aller d’une entreprise à l’autre et qui ne présente aucun risque social. » Si toute la Bourgogne-Franche-Comté souffre de cette pénurie de compétences, la Nièvre ou l’Yonne, plus isolées, rencontrent des difficultés accrues.

La génération qui switche

Le président de la FRTP associe une autre raison à ces difficultés de recrutement. « La jeune génération bouge beaucoup avec cette envie constante de voir autre chose. C’est la génération qui switche. » Moins fidèles que leurs aînés dans leur rapport à l’entreprise, les plus jeunes semblent également en quête d’un certain confort de vie.

« Pourtant, les TP ont évolué et notre image a changé avec des rémunérations en hausse, la digitalisation et la numérisation des outils. Quand ils ont un joystick devant leur jeu vidéo, ils retrouvent le même dans nos engins. » Fier d’un blason redoré, notamment grâce à du matériel de pointe, Vincent Martin insiste également sur les formations qualifiantes, désormais nécessaires dans ces professions.

Les TP à l’école

L’école des travaux publics de Bourgogne-Franche-Comté accueille 410 apprentis et bien que la demande soit grandissante, ce chiffre reste insuffisant. « Nous spécialisons ces jeunes et nous les recrutons, mais nos activités demandent plus. Du CAP à la licence professionnelle en passant par le Bac pro, en alternance ou en formation continue, nous sommes prêts à former les gens motivés. »

Les TP ouvrent leur porte à tous les profils, du jeune au senior, aux hommes comme aux femmes. « Très présentes dans l’encadrement, de plus en plus comme chauffeuse d’engins ou de poids lourds, elles sont les bienvenues dans les métiers de l’exécution. » Vincent Martin met également en avant l’une des particularités des travaux publics à ses yeux. « Rares sont les secteurs capables de faire autant évoluer les salariés. Les TP jouent le rôle d’ascenseur social, un manœuvre peut devenir chef d’équipe, chef de chantier ou plus. A condition de travailler ! »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert