Puget Production Mécanique : une PME familiale 4.0

©Aletheia Press / B.Delabre A gauche, Jérôme Puget, le président, et son compère de toujours Guillaume Girodet, directeur général.
©Aletheia Press / B.Delabre A gauche, Jérôme Puget, le président, et son compère de toujours Guillaume Girodet, directeur général.

Située à Condal, au cœur de la Bresse, Puget Production Mécanique est spécialisée dans l’usinage de précision. Elle a été labellisée Vitrine Industrie du Futur en juin 2020.

Installée dans le petit village de Condal, nichée aux confins de la Saône-et-Loire, du Jura et de l’Ain, l’entreprise Puget Production Mécanique, spécialisée dans l’usinage de précision et l’assemblage de sous-ensembles, pourrait passer inaperçue. Créée en 1974, la PME familiale a pourtant de quoi faire parler d’elle. Forte de 22 salariés et 3 apprentis, elle vient d’être labellisée, en juin 2020, Vitrine Industrie du futur. « Nous sommes la soixante-seizième entreprise labellisée, énonce fièrement Jérôme Puget, président de l’entreprise. Mais pour être franc, c’est un label que nous ne sommes pas vraiment allés chercher. C’est le Centre technique des industries mécaniques (Cetim) qui nous a montré que ce que nous avons mis en place au sein de notre entreprise, ce n’est pas commun. » En effet, ce label est le fruit d’un travail quotidien porté de longue date par l’entreprise. Notamment depuis l’accession en 1996 à la norme Iso-9001 et a fortiori à la norme AERO EN9100 en 2016. « Nous avons toujours cherché à répondre aux exigences des normes, tout en nous simplifiant la vie », explique Jérôme Puget. La méthode : une robotisation et une numérisation conduites en bonne intelligence avec les salariés.

Les robots au service de l’emploi

Ainsi, les pistes d’améliorations viennent très souvent de la chaîne de production elle-même. « Nous ne voulons pas qu’il y ait, d’un côté, les opérateurs et de l’autre, les programmateurs. Tous les compagnons de l’entreprise sont formés à la programmation. Cela apporte de la polyvalence, conduit à des montées en compétences… C’est aussi un bon moyen d’attirer les jeunes vers nos métiers. » Les interfaces entre l’homme et les machines se veulent les plus simples possibles. « La quasi-totalité de nos machines sont des Mazak, car elles ont un système de programmation conversationnel qui nous convenait bien », explique Jérôme Puget. Des tutoriels sont aussi proposés pour les étapes de maintenance. Des armoires connectées permettent également un suivi précis de certains outils comme les mèches ou les outils de contrôle qualité. Un moyen d’optimiser au maximum chaque outil, de gérer leur usure, tout en n’étant jamais en pénurie. Le tout est piloté automatiquement par l’ERP (enterprise resource planning) auquel sont régulièrement ajoutés de nouveaux modules.

Développer les capacités de production

Surtout, la robotisation a permis de franchir un cap dans les capacités de production. « Fin 2018, les clients venaient taper à notre porte, raconte Jérôme Puget. Mais nous manquions de capacité de production pour répondre aux demandes. » Accompagnée notamment par le Feder, l’entreprise investit donc massivement. Au total 5 millions d’euros en quatre ans, quand le chiffre d’affaires annuel est de 3 millions. Jérôme Puget poursuit : « En 2020, on devait commencer à rentabiliser tout cela, en élargissant notamment nos secteurs d’intervention, pour être moins dépendants de celui de l’aéronautique. » La Covid-19 en aura voulu autrement. Depuis, l’entreprise fait le dos rond avec une baisse de son chiffre d’affaires de 10 % par rapport à 2019. Elle part à la recherche de nouveaux clients en s’appuyant sur ses nouvelles capacités de production. L’entreprise est désormais en mesure de robotiser des petites séries de 30 pièces complexes, mais aussi d’assurer un volume plus conséquent de pièces simples. Et ce dans les secteurs de l’aéronautique, de la défense, de la santé, de l’industrie agroalimentaire, du loisir, de l’optique, de la musique…

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre