Protéger la ressource en eau de Dijon Métropole

Pour améliorer la qualité de l’eau sur le territoire de Dijon Métropole, le dispositif Protect’Eau accompagne, notamment les industriels. Explications.

Le dispositif Protect’Eau accompagne les industriels dans la mise en sécurité de leurs produits dangereux. (@ Pixabay)
Le dispositif Protect’Eau accompagne les industriels dans la mise en sécurité de leurs produits dangereux. (@ Pixabay)

La qualité de l’eau revêt un enjeu essentiel pour la société et des analyses sont régulièrement réalisées pour s’en assurer. Quand elle identifie un problème à ce sujet, Dijon Métropole se tourne alors vers l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, puisque le territoire dépend de son bassin hydrographique. En 2021, « Cette démarche a donné naissance à une convention de partenariat entre Dijon Métropole et l’agence de l’eau pour travailler avec les industriels de la zone sur leurs rejets à travers le dispositif Protect’Eau » précise Ludivine Filoro, manager du pôle environnement et transition énergétique de la CCI Côte-d’Or Saône-et-Loire.

En effet, la station d’épuration, qui traite les eaux usées, n’est pas équipée pour gérer les résidus chimiques toxiques qui peuvent apparaître en petite quantité diffuse dans le milieu naturel. Pour identifier les industriels ayant une activité à enjeux sur le territoire, les partenaires ont logiquement sollicité la CCI. Cette dernière en a recensé près de 500.

L’eau, les industriels et les autres

« Notre objectif est de rencontrer les industriels pour observer ce qu’ils rejettent. Les produits considérés comme toxiques et dangereux doivent être stockés et collectés de façon spécifique et la majorité des industriels respectent les normes imposées. » D’ailleurs, les résidus toxiques dispersés observés dans le milieu naturel par le biais des effluents industriels restent minimes. Ils peuvent provenir de l’eau d’une laveuse qui nettoie un sol ayant reçu des gouttes de produits dangereux. « D’autres professions peuvent aussi être concernées, de l’artisan à la grande entreprise. Il s’agit de toutes les activités qui utilisent des produits intégrants, à un moment, des éléments chimiques ou toxiques » remarque Ludivine Filor.

Parmi les entreprises qui ont adhéré au dispositif, Hensel Recycling France, installée à Bretenière, est spécialisée dans le recyclage de métaux précieux issus, notamment, des composants électroniques. Avec Protec’Eau, L’entreprise est accompagnée dans la construction d’un bâtiment destiné à stocker, en toute sécurité, ce matériel électronique. « Nous avons bénéficié d’une aide particulièrement efficace tant sur le plan technique que pour le suivi du dossier. Au final, il nous a fallu une petite année pour réaliser cette installation » explique, dans une vidéo réalisée par la CCI Côte d’Or Saône-et-Loire, Philippe Delage, gérant de Hensel Recycling France.

Analyser la situation

Pour l’heure concentrés sur les industriels, la représentante de la CCI, un représentant d’Odivea et un autre de Sogedo réalisent un diagnostic gratuit dans les entreprises. « Nous présentons ensuite un rapport à l’industriel pour qu’il puisse voir les mises en conformité éventuelle à faire. Nous pouvons aussi faire une attestation de non-rejet quand on constate que rien ne part dans le réseau. »

Pour mener à bien ces aménagements, comme par exemple couvrir un stock de produits jusque-là à l’air libre ; mais aussi pour améliorer leur process ou optimiser les bonnes pratiques, les industriels profitent d’un financement compris entre 40% pour les grandes entreprises, et 70% pour les TPI et PMI. Les subventions accordées actuellement prendront fin le 30 juin 2024 avant qu’un autre système, encore à définir, ne se mette en place pour la période 2025 – 2030. « Les industriels intéressés peuvent se manifester d’ici là. » D’autres dispositifs, semblables en tout point, existent sur le territoire du Grand Chalon et de Mâcon Beaujolais Agglomération.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert