Premier succès pour le tandem Oncodesign Servier contre la maladie de Parkinson

« Le siège d’Oncodesign, à Dijon » Crédits photo : Oncodesign
« Le siège d’Oncodesign, à Dijon » Crédits photo : Oncodesign

La biotech dijonnaise reçoit un paiement d’étape de 1 million d’euros et bondit en bourse, après l’annonce des premiers résultats positifs de son programme LRRK2 contre la maladie de Parkinson, développé avec les laboratoires Servier.

L’heure est à l’optimisme du côté du pôle universitaire et hospitalier dijonnais, où est installée la société de recherche médicale Oncodesign : lundi 17 février, elle annonce le franchissement d’une « étape majeure » dans le cadre de son partenariat stratégique avec le géant Servier concernant la recherche et le développement de candidats-médicaments potentiels pour le traitement de la maladie de Parkinson. Le programme de recherche porte sur les inhibiteurs de la kinase LRRK2 issus de la plateforme propriétaire Nanocyclix d’Oncodesign, comme agents thérapeutiques potentiels de la maladie de Parkinson, et cette piste semble prometteuse. « Les inhibiteurs de kinases représentent un marché estimé à plus de 46 milliards de dollars en 2016 et mobilisent près de 25% des investissements en R&D de l’industrie pharmaceutique », assure Oncodesign.

Des résultats précoces et prometteurs

Du fait du franchissement de cette première étape, Servier verse 1 million d’euros à Oncodesign. Le titre de la biotech dijonnaise grimpe en flèche, gagnant plus de 12 % à l’annonce de ce résultat, et progressant de près de 70 % par rapport à son cour plancher du 13 décembre dernier. Ces variations boursières n’ont rien d’exceptionnel pour les acteurs comme Oncodesign, dont la vie économique est étroitement liée à un nombre de programmes de recherche limités.

Le programme de recherche, initié en mars 2019, avance vite. « Les résultats ont été obtenus plus tôt que prévu, ce qui nous a permis d’atteindre cette première étape avec plusieurs mois d’avance, montrant plus que jamais l’importante maîtrise de la chimie liée à Nanocyclix par nos équipes. Nous sommes très fiers de cette collaboration fructueuse avec les laboratoires Servier », se félicite Philippe Genne, Ph.D., PDG et fondateur d’Oncodesign, qui n’exclut pas d’autres avancées prochaines. Au total, Servier pourrait verser à Oncodesign jusqu’à 320 millions d’euros sous forme de paiements d’étape, hors redevances, s’il est conduit à terme. Par ailleurs, Oncodesign perçoit un financement des activités de recherche liées au projet à hauteur de 3 millions d’euros annuels.

Oncodesign, la chimie médicale de précision

Créée il y a 25 ans par le Dr. Philippe Genne, qui en demeure PDG et actionnaire principal, Oncodesign est une biotech spécialisée en médecine de précision, qui s’appuie sur une plateforme technologique complète, alliant chimie médicinale, pharmacologie, bioanalyse réglementaire et imagerie médicale de pointe. L’entreprise se dit capable de prédire et d’identifier, très en amont, pour chaque molécule, son utilité thérapeutique et son potentiel à devenir un médicament efficace. Elle conduit des programmes de recherche en lien avec des groupes pharmaceutiques tels que Servier, Bristol-Myers Squibb. Oncodesign compte 233 collaborateurs et dispose de filiales au Canada et aux États-Unis.

Arnaud Morel