Offre d’emploi cherche candidat

Antoine Tallis, fondateur d’Aglae Event et du Village des recruteurs, aux côtés d’Océane
Antoine Tallis, fondateur d’Aglae Event et du Village des recruteurs, aux côtés d’Océane

Le 1er octobre, pour la troisième année consécutive, la place de la République à Dijon accueillait le Village des recruteurs, l’occasion pour les entreprises et les demandeurs d’emploi de trouver chaussure à son pied.

Malgré la pluie et la fraicheur de ce 1er octobre, près de 2 500 personnes étaient attendues au centre-ville de Dijon sous les chapiteaux du Village des recruteurs. Près de 50 employeurs avaient fait le déplacement avec environ 1 000 offres d’emploi à pourvoir. « Il faut y ajouter les 300 offres en alternance » souligne Antoine Tallis, fondateur d’Aglae Event, organisateur de l’évènement aux côtés de Dijon Métropole, de la CCI et des acteurs de l’emploi. Pour la première fois, cette année, l’alternance disposait d’un espace dédié avec 17 stands, occupés tant par des organismes de formation que par des entreprises à la recherche de leur apprenti. Mona, 27 ans, cherchait une offre dans la gestion des ressources humaines. « Je n’ai pas trouvé dans mon secteur, mais j’ai déposé des CV pour l’an prochain. »

Des secteurs en tension

« La quantité d’offres d’emploi traduit le dynamisme de notre territoire tandis que le nombre de visiteurs montre qu’un tel évènement est attendu » précise Océane Charret-Godard, conseillère métropolitaine déléguée à l’emploi notamment et présidente de Créativ, le cluster emploi-compétences du bassin dijonnais. Ces chiffres mettent également l’accent sur des secteurs qui peinent à recruter. Accompagnée de Caroline, chargée d’affaires, Cécile, directrice de l’agence LIP Intérim à Dijon, regrette un manque de motivation. « On doit aussi composer avec un système social qui n’encourage pas à travailler. Pourtant, on pourrait embaucher 15 personnes dès la semaine prochaine. Par ailleurs, certains métiers, comme ceux du BTP, ont longtemps été décriés. La jeune génération revient, mais le temps qu’elle se forme, il y a un vide. » Le savoir-être et la motivation importent désormais plus que les compétences pour la responsable. Un avis partagé par Julien Benhamou, directeur du centre Norauto de Quetigny, qui propose cinq postes. « On est capable de leur donner rapidement les compétences si on détecte ces qualités. » Sur un stand voisin occupé par Alain Gimenez, responsable ressources chez Informatique Banque Populaire, les jeunes talents du numérique font encore défaut. « Je recrute des ingénieurs conception, des développeurs de logiciels, des administrateurs de base de données, mais je ne trouve pas facilement des profils intéressants. »

Des profils variés

Dans les allées du Village des recruteurs, le visiteur, candidat potentiel à l’emploi ou l’alternance, n’a pas de profil type. Femmes et hommes, jeunes diplômés ou salariés expérimentés se croisent. « La crise sanitaire a fait émerger des envies de changement avec des publics assez qualifiés désireux d’opérer une reconversion ou une transition professionnelle » souligne Océane Charret-Godard. Parmi eux, David, 39 ans, souffre des effets de la Covid sur son activité. Micro-entrepreneur dans l’évènementiel sportif, son carnet de commande est vide jusqu’en 2021. « Je suis venu voir les offres, mais je n’ai rien trouvé qui me corresponde » déplore-t-il avant de repartir.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert