Nauticoncept à Mâcon démocratise le nautisme

Joseph Mitton, fondateur de Nauticoncept, accompagné de Romuald Poirot (CEO), Guillaume Duprez (software architect) et Nicolas Wolff (président). (de g. à d.) (Nauticoncept)
Joseph Mitton, fondateur de Nauticoncept, accompagné de Romuald Poirot (CEO), Guillaume Duprez (software architect) et Nicolas Wolff (président). (de g. à d.) (Nauticoncept)

La jeune entreprise mâconnaise développe plusieurs solutions pour simplifier la maintenance et la location de bateaux de plaisance. À la clef, une vraie démocratisation du nautisme.

Le dernier-né de Nauticoncept, une SAS mâconnaise au capital de 78 500 euros, se profile comme un « game changer ». Liberty Pass est né de la volonté de démocratiser le nautisme, en abaissant le coût des sorties sur l’eau, en ouvrant les bateaux à une location aisée et en permettant aux propriétaires de bénéficier d’un revenu régulier. « Nous nous sommes inspirés du concept de Boat Club anglo-saxon, qui peine à s’implanter en France, pour des questions culturelles et financières. L’idée est de permettre à un propriétaire de bateau de recruter des adhérents à son Boat Club individuel. Ceux-ci paient un abonnement mensuel, qui varie selon le bateau, mais débute autour de 200 euros, qui leur donne droit à un certain nombre de sorties chaque mois. Notre logiciel gère les locations, et les check-in et check-out à distance », décrit Nicolas Wolff, président de Nauticoncept. L’idée est séduisante, et suit une tendance lourde du marché du nautisme, qui tend à passer de la propriété à l’usage. « C’est également intéressant pour l’acheteur du bateau, qui peut facilement convaincre les banques de le suivre, s’il peut disposer d’un revenu régulier lié à son achat », précise-t-il. Lancé en mai, au sortir du confinement, le Liberty Pass a rapidement séduit les premiers clients. « L’un d’entre eux a recruté 25 abonnés en à peine trois semaines, avec de simples pubs Facebook », se félicite Nicolas Wolff.

Une levée de deux millions deuros

Fondée en 2016, Nauticoncept commercialise ses premiers produits en 2018. Il s’agit de NautiFleet, un « e-carnet » d’entretien qui centralise toutes les données relatives à un ou plusieurs bateaux au sein d’une webapp disponible sur toutes les plateformes, y compris mobiles. Quelques mois plus tard naissait NauticSafe, un module hardware pilotant une série de capteurs et capables d’effectuer le suivi à distance de la santé du bateau. La console se connecte sur les équipements de bord à la norme NMEA 2000, et alerte sur de nombreux paramètres : présence d’eau à bord, entrée dans une zone de danger, gite excessive, choc, etc. L’appareillage, conçu en interne, est proposé sur le modèle SaaS (Software as a Service), c’est-à-dire sous forme d’abonnement mensuel. Il simplifie grandement la vie des loueurs, qui disposent à tout moment d’informations sur l’état de santé de leurs navires. Nauticoncept surfe sur la vague et a connu, en 2019, un très fort développement, qui s’est ralenti en 2020, Covid oblige. « Nous avons levé deux millions d’euros en février 2020, ceci afin de financer et soutenir notre fort développement », analyse Nicolas Wolff. Nauticoncept, qui compte 9 salariés, ne divulgue pas son chiffre d’affaires actuel, qu’elle estime non-représentatif. Mais elle sert déjà plus de 5000 utilisateurs réguliers, a connecté plus de 1400 bateaux auprès de 130 professionnels de la location.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel