Mâcon, un exemple de renouvellement urbain

Après avoir perdu des habitants, Mâcon voit la tendance s’inverser depuis quelques années. Pour encourager cette courbe croissante de sa population, la ville, avec le soutien de la communauté d’agglomération, s’est engagée dans une politique active en matière de logements.

Dans le cadre de son renouvellement urbain, Mâcon multiplie les logements en limitant sa consommation de nouveaux fonciers. (© Aletheia Press / Gaël Fontany)
Dans le cadre de son renouvellement urbain, Mâcon multiplie les logements en limitant sa consommation de nouveaux fonciers. (© Aletheia Press / Gaël Fontany)

Passer de 35 000 à 37 500 habitants d’ici à 2030 semble un pari réaliste pour la ville de Mâcon qui révise actuellement son plan local d’urbanisme, PLU. « Dans le cadre de ce renouvellement urbain, nous favorisons le réinvestissement du centre-ville et du centre historique » explique Eric Maréchal, adjoint au maire en charge de l’urbanisme et de l’habitat. Avec le soutien de l’Etat, ce projet global passe par le programme Action cœur de ville qui comprend 71 actions en cinq ans, soit jusqu’en 2023.

« Nous travaillons autour de trois priorités : faire revenir les habitants en cœur de ville, soutenir l’économie et les commerces locaux et poursuivre la rénovation du centre-ville. » Alors que le cœur de Mâcon compte 3 300 logements, la municipalité prévoit la création de 450 nouveaux logements sur son territoire et mise sur la rénovation de l’existant et l’aménagement de son patrimoine.

Impliquer chacun dans la transformation

Toiture, ascenseur, partie commune, façade, mais aussi mise en sécurité, économie d’énergie… Les propriétaires, occupants ou bailleurs, sont encouragés à améliorer les logements avec des aides de la ville et de la MBA, Mâconnais-Beaujolais Agglomération et de l’Anah, l’agence nationale de l’habitat. « Au total, près de cinq millions d’euros vont être investis à Mâcon par la ville, la MBA et l’Etat » insiste Eric Maréchal qui rappelle qu’une attention particulière est portée aux logements insalubres ou vacants.

Pour limiter la consommation de foncier, la ville traque les dents creuses pour orienter les promoteurs sur ces espaces non construits entourés de parcelles bâties. « Nous souhaitons cependant que chaque quartier garde son caractère, qu’il soit pavillonnaire ou mixte. »

A Mâcon, la résidence Soufflot et ses 70 appartements ont pris place dans l’ancien hospice de la charité. (© Aletheia Press / Gaël Fontany)

Repenser le patrimoine

Alors que Mâcon concentre 75 % des emplois de l’agglomération, la ville doit aussi répondre aux sollicitations de salariés lyonnais préférant s’éloigner de la métropole pour un cadre de vie plus apaisé. Pour accueillir cette population, la ville transforme son patrimoine à l’image de la résidence Soufflot où 70 appartements ont vu le jour dans l’ancien hospice de la charité, bâti entre 1752 et 1762.

A Mâcon, l’îlot des Minimes va repenser complètement l’espace en intégrant patrimoine et bâtiment moderne. (© Aletheia Press / Ville de Mâcon)

Sur l’îlot des Minimes, l’ancienne coopérative va changer de visage avec une résidence senior, une maison médicale, des commerces et restaurants. A deux pas de la préfecture, sur le site de la Visitation, la société d’économie mixte mâconnaise a commencé les travaux pour faire éclore 50 appartements. La place aux Herbes va donner le jour à un passage commercial et une quinzaine de logements d’ici à l’automne 2022. En lieu et place de l’ancien cinéma Le Royal, une résidence homonyme de 20 logements neufs va sortir de terre. « Le centre-ville n’est pas le seul à vivre une rénovation. Grâce à l’ANRU, agence nationale pour la rénovation urbaine, le quartier La Chanaye va profiter d’un investissement de 70 millions d’euros. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert