Production en intermittence

Lundi chômé : Peugeot Motocycles s’adapte aux contraintes

Depuis le début d’année, l’usine Peugeot Motocycles de Mandeure marche au ralentit. Entre la crise de la Covid et une saison moins propice à la commercialisation des deux et trois roues, la direction a opté pour un système de lundi chômé qui devrait perdurer jusqu’à la fin du mois de mars.

Dans l’usine de Mandeure, où est produit le Metropolis à trois roues, 60 salariés en CDI sont actuellement au chômage partiel le lundi. (© Peugeot Motocycles)
Dans l’usine de Mandeure, où est produit le Metropolis à trois roues, 60 salariés en CDI sont actuellement au chômage partiel le lundi. (© Peugeot Motocycles)

Chaque lundi, la ligne de production de Peugeot Motocycles à Mandeure est à l’arrêt. Bien que l’entreprise se réjouisse des résultats de l’année 2020 malgré la situation de crise et les difficultés d’approvisionnement pour les pièces venues d’Asie, elle reconnait qu’actuellement le marché ne correspond qu’à la moitié de son niveau actuel. « L’usine de Mandeure produit majoritairement pour la France donc dès que le pays ralentit, Mandeure souffre » précise Costantino Sambuy, directeur de Peugeot Motocycles. Pour répondre à cette baisse d’activité, l’usine a placé ses équipes au chômage partiel chaque lundi depuis le mois de janvier. Les 60 salariés en CDI, par l’intermédiaire de trois syndicats sur quatre (la CFTC, la CFE-CGC et la CFDT ; la CGT ayant refusé), ont accepté cet accord sur le temps de travail. Pour autant, Costantino Sambuy sait que la situation est complexe pour tous. « Ce n’est jamais facile pour les salariés de changer de méthode de travail mais tout le monde comprend qu’il faut que nous en passions par-là en attendant qu’on reparte. » Une reprise attendue avec le retour printanier, plus porteur pour la vente de scooters.

Des modèles qui évoluent

La production de scooters a été également impactée par les normes Euro 4 et Euro 5 qui visent à réduire la pollution atmosphérique en déterminant un seuil maximal d'émissions polluantes, telles que les particules fines émises par les véhicules diesel. « En raison de ces directives sévères, nous avons dû interrompre la production de certains véhicules de la gamme mais des nouveautés vont arriver bientôt. » Le site Peugeot Motocycles de Mandeure produit entre 6 000 et 8 000 véhicules par an. La ligne de production se consacre à la conception du scooter Metropolis, un modèle à trois roues particulièrement apprécié du marché français, ainsi qu’au e-Ludix, le véhicule électrique de la gamme. « Nous devions le lancer plus tôt en 2020 mais la crise a changé les choses. Ce type de véhicule explose et commence à prendre des parts de marché. » Alors que 95 % du marché des scooters concernent les particuliers, Peugeot Motocycles sait séduire aussi les professionnels. « Nous venons de signer un contrat pour 500 véhicules destinés aux services d’El Correo, la poste espagnole » se réjouit Costantino Sambuy.

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Le site de Mandeure vu du ciel (© Peugeot Motocycles)

D’autres horizons

A côté du site de Mandeure, Peugeot Motocycles s’appuie sur une usine de production en Inde et une autre en Chine où le marché se développe. « La chine est devenue notre deuxième marché et pourrait même passer en première place avec des volumes multipliés par six depuis 2017. » Parallèlement, la marque a également démarré un partenariat avec le constructeur automobile vietnamien Thaco, une façon de renforcer l’ancrage de Peugeot Motocycles en Asie. Pour autant, le développement des productions en Asie inquiète les salariés français qui craignent que la direction préfère produire dans ces pays où le coût de la main d’œuvre est moindre.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert