Transition écologique du tourisme :

les outils proposés par l’Ademe

Accompagnement méthodologique, partage d’expertise, soutien financier… Le point sur les outils mis à disposition par lAdeme pour aider les entreprises du tourisme à s’engager sur la voie de la transition écologique

(c) Adobe Stock
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Faire de la France la première destination touristique durable d’ici 2030. C’est un des objectifs ambitieux du plan Destination France lancé par le gouvernement en 2021, et un véritable défi pour un secteur qui a un fort impact sur l’environnement. Très consommateur d’énergie et d’eau, gros producteur de déchets, le tourisme est aussi à l’origine de 11% des émissions de gaz à effet de serre en France (liées au transport pour les trois quarts).

Des outils destinés aux entreprises du tourisme

L’Ademe, Agence de la transition écologique, qui dispose d’un site pour accompagner la transition écologique de tous les acteurs, Agir (https://agirpourlatransition.ademe.fr), propose également des solutions dédiées aux entreprises du tourisme. Accompagnement méthodologique (outils, guides, retours d’expérience), partage d’expertise (études, labels), soutien financier… Au cours d’un webinaire organisé par l’Académie du Medef en partenariat avec l’Ademe, la coordinatrice nationale Tourisme durable de l’Agence, Aude Andrup, a présenté les outils mis à disposition des professionnels du tourisme et l’ensemble des leviers qui peuvent être actionnés pour s’engager dans cette transition.

Atténuer son empreinte carbone

« En tant qu’entreprise, la première chose à faire pour réduire son empreinte carbone est de réaliser un bilan des émissions de gaz à effets de serre de son organisation », a-t-elle expliqué. Il existe des méthodes génériques pour établir ce bilan, mais aussi des méthodologies sectorielles, dont relate le guide récemment publié par l’Ademe pour la filière Sport, Montagne et Tourisme. L’Agence propose également un centre de ressources dédié en ligne (https://bilans-ges.ademe.fr). « Une fois que l’état des lieux est fait, nous proposons une méthode appelée ACT Initiative » pour aider les entreprises à construire leur trajectoire de décarbonation, puis à l’évaluer. Dans le cadre du Plan Destination France, l’Ademe a été spécialement missionnée par le gouvernement pour expérimenter cette méthodologie pour le secteur du tourisme en 2023-2024.

S’adapter au changement climatique

« Le tourisme est un secteur très peu sensibilisé au changement climatique, alors qu’il est très exposé et très vulnérable aux évolutions du climat », a poursuivi Aude Andrup. Hausse des températures, précipitations, élévation du niveau de la mer, feux de forêt, inondations, modification du paysage, risques sanitaires… On observe « une dégradation du confort touristique en France », qui se traduit par « une dégradation du Sud au profit du Nord et de l’Ouest ». D’où la nécessité « d’anticiper les questions que vont poser la migration spatiale des touristes . Quid des emplois, des infrastructures, et du tissu économique des territoires du Sud qui ont basé une bonne part de leur économie sur l’activité touristique ? Comment les collectivités, les entreprises, les sites touristiques et le patrimoine naturel vont-ils pouvoir accueillir ce flux de touristes dans les territoires du Nord et de l’Ouest ? Pour les acteurs du tourisme qui veulent s’engager dans l’adaptation au changement climatique, l’Ademe propose un centre de ressources en ligne et deux modules d’e-learning, ainsi qu’un accompagnement pour réaliser un premier diagnostic, appelé Climadiag.

Agir sur la mobilité et les transports

« L’avion et la voiture sont les principales sources de gaz à effet de serre dans le tourisme », a rappelé la coordinatrice, et il existe aussi des pistes pour agir sur ce terrain. Il est ainsi possible de proposer « des mesures commerciales incitatives », « des informations voyageurs » (sur l’accessibilité en train, par exemple) ou un « accueil vélo » aux voyageurs qui se rendent sur leur lieu de séjour, d’instaurer « le forfait mobilités durables et une politique en faveur des déplacements actifs et partagés » pour les collaborateurs de l’entreprise. Ou encore de promouvoir auprès des fournisseurs « la cyclo logistique pour les livraisons », et de proposer « une offre de service vélo et mobilités partagées et une information sur l’offre de transport disponible » pour les clients pendant leur séjour. Là

encore, l’Ademe a publié un guide spécifique sur « la mobilité durable de sa clientèle ».

Investir dans les énergies renouvelables

Réussir sa transition écologique peut également passer par un plus grand recours aux sources d’énergies renouvelables, ce qui permet aussi de réduire sa facture énergétique et ses émissions de CO2. L’Ademe est chargé de la gestion du Fonds Chaleur, « un fonds mal connu par le secteur du tourisme, alors que c’est un outil essentiel », a souligné Aude Andrup, « sachant que la production de chaleur représente 50% de la consommation d’énergie » en France. Ce fonds, qui cible l’habitat collectif, les collectivités et les entreprises, fournit une aide à l’accompagnement de projet et à l’investissement. Pour en bénéficier, « il faut se rapprocher des directions régionales de l’Ademe ».

Tenter l’écoconception

L’Ademe dispose aussi d’un service dédié à l’écoconception, qui vise à concevoir un produit ou un service de sorte qu’il soit écoresponsable sur tout son cycle de vie. « C’est une démarche vertueuse qui pousse à être innovant et à se différentier des autres ». L’Agence propose une méthodologie, des aides financières, des aides à la certification « Ecolabel européen Hébergement touristique » et, à partir de janvier 2023, un « Diag Ecoconception », avec Bpifrance.