L’épicerie de Gaby, une « boutique à l’essai » au Creusot

© Epicerie de Gaby / G. Mamela
L’épicerie de Gaby
© Epicerie de Gaby / G. Mamela L’épicerie de Gaby

Gabrielle Mamela a ouvert son épicerie de proximité en bénéficiant du dispositif « Boutique à l’Essai ». Celui-ci sécurise le lancement d’une activité grâce à un réseau de partenaires locaux qui accompagnent le projet. Objectif ? Redynamiser les centres-villes.

Gabrielle Mamela n’a pas, a priori, choisi la période la plus apaisée pour ouvrir son épicerie de quartier, « l’épicerie de Gaby », rue du Maréchal Foch au Creusot. « J’ai ouvert le 15 mai, après le premier confinement », note la quinquagénaire. Pourtant, après une période d’ouverture en deçà de ses attentes en matière de chiffre d’affaires, la responsable enregistre depuis le début du second confinement, un net regain d’activité. Elle a fidélisé une clientèle, et attire de nouveaux clients qui n’ont plus l’occasion de faire du lèche-vitrine sinon auprès des commerces essentiels, dont fait partie l’épicerie. Issue d’une famille de commerçants, Gabrielle a eu plusieurs vies professionnelles. Elle a géré un garage station-service, a fait du secrétariat, a géré un salon de thé. « Je l’ai revendu pour profiter de l’opportunité du programme « boutique à l’essai » en candidatant pour mon épicerie », précise-t-elle.

Réduire les risques financiers des porteurs de projet

Initié en 2013 par Olivier Bourdon et la ville de Noyon, en Picardie, le concept de Boutique à l’Essai connaît un développement régulier. 120 collectivités, municipalités et intercommunalités, adhèrent à la Fédération des Boutiques à l’Essai, un chiffre qui s’incrémente d’une vingtaine de nouveaux arrivants à l’année. Le dispositif vise à réduire les risques financiers pris par un porteur de projet commercial. Celui-ci présente un business plan à une commission d’évaluation locale. Si le projet est retenu, le porteur bénéficie d’un loyer réduit pour sa boutique, pendant 6 mois, renouvelables une fois. Un ensemble de partenaires, locaux et nationaux, intervient également, au soutien et en conseil. « La collectivité adhérente regroupe un pool de partenaires, par exemple des experts-comptables, des banquiers, des prestataires techniques comme des imprimeurs… », explique Céline Soupé, chargée de mission au sein de la Fédération des Boutiques à l’Essai. « LA CCI m’a aidé pour mon étude de marché, l’imprimerie SEIC m’a fait des flyers gratuitement, j’ai un tarif préférentiel pour mon enseigne, et reçu une aide de deux fois 1500 € par le Crédit Agricole », liste Gabrielle. L’épicière estime l’aide apportée à environ 20 % de l’investissement d’installation. « Cette aide m’a permis d’être rassurée. Au-delà de l’aspect financier, le dispositif m’a permis de bénéficier de précieux conseils, et de rencontrer de nombreux partenaires », précise-t-elle encore.

Dynamiser le tissu commercial

Le programme Boutique à l’Essai fonctionne dans plusieurs grandes métropoles, comme Aix Marseille ou Lille. Mais il concerne aussi des intercommunalités de plus petite taille, qui sont particulièrement demandeuses en matière de possibilité de revitaliser leur tissu commercial. « Vu le champ de ruine qui nous attend au niveau du commerce au sortir de la crise sanitaire, nul doute que notre programme sera plus que jamais nécessaire », assure Céline Soupé.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel