Le méthaniseur de Simard diversifie l’activité des agriculteurs locaux

La France comptait plus de 1 000 unités de méthanisation sur son territoire au 1er janvier 2021. Parmi elles, celle de Simard en Saône-et-Loire, entrée en service en janvier dernier. A l’initiative de six exploitations agricoles, elle présente à la fois un intérêt écologique et économique.

L’usine de méthanisation de Simard a coûté 6,4 millions d’euros financés par six exploitations agricoles. (© AgriMéthaBresse)
L’usine de méthanisation de Simard a coûté 6,4 millions d’euros financés par six exploitations agricoles. (© AgriMéthaBresse)

1084 unités de méthanisation ont été dénombrées au 1er janvier 2021. Sur cet ensemble, 255 sites sont raccordés au réseau GRDF comme celui de Simard en Saône-et-Loire. En 2012, à l’occasion d’une réunion de leur coopérative d’utilisation de matériel agricole, plusieurs agriculteurs du territoire entamaient une réflexion sur un projet d’usine de méthanisation. Deux ans plus tard, six exploitations tombaient d’accord pour lancer le projet.

Parmi eux, un exploitant porcin, quatre éleveurs laitiers et un éleveur engraisseur. Après quelques aléas rencontrés au démarrage des travaux, ils ont finalement débuté en juin 2019 pour une mise en service en janvier 2021. « L’objectif était multiple. D’abord valoriser les effluents d’élevage mais aussi limiter les odeurs pendant les épandages, apporter un engrais de meilleure qualité au moment le plus propice dans les champs et enfin diversifier les revenus agricoles des exploitations » détaille Henri Cabard, directeur général d’AgriMéthaBresse, la société d’exploitation de l’usine de méthanisation de Simard.

Des chiffres prometteurs

Installée à Simard sur un site de 2,4 hectares, l’unité de méthanisation a nécessité un investissement global de 6,4 millions d’euros de la part des six exploitations partenaires. « Les estimations laissent envisager 115 000 euros de revenus par mois grâce à la production de biogaz. Depuis mars dernier nous atteignons nos objectifs. » 22 000 tonnes de matières premières passeront chaque année dans le méthaniseur.

© AgriMéthaBresse

Elles proviennent à 75 % des effluents d’élevage, à 15 % de résidus de culture comme la paille, le reste est issu de déchets verts fournis par trois paysagistes locaux notamment et enfin de déchets de l’industrie agro-alimentaire. Le méthaniseur injecte, chaque heure, 120 m3 de biométhane sur le réseau GRDF soit 935 MwH par mois. Cette production énergétique représente l’équivalent des besoins de 700 foyers soit environ 2 000 personnes.

Des économies par rebond

L’unité de méthanisation produit également un digestat que les agriculteurs vont pouvoir réutiliser pour leurs cultures. « Après 140 jours de fermentation, les effluents ressortent en matière liquide, un digestat brut qui pourra être épandu dans les champs. Pour les agriculteurs, c’est un fertilisant qualitatif plus concentré qui ne leur coûte rien. » Grâce à cette filière collective de valorisation des effluents d’élevage, AgriMéthaBresse entend maîtriser les paramètres techniques, environnementaux et économiques de la méthanisation.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert