Le Creusot Montceau rachète le site Konecranes en vue de sa réindustrialisation

Quelques semaines seulement après la fermeture de l’entreprise Konecranes à Saint-Vallier, la Communauté urbaine du Creusot Montceau rachète le site pour le transformer en zone industrielle spécialisée. Une première entreprise pourrait s’y installer cet été.

Le site Konecranes à Saint-Vallier. (© Agence Ecosphère)
Le site Konecranes à Saint-Vallier. (© Agence Ecosphère)

La nouvelle avait fait l’effet d’une bombe, une bombe sociale, au printemps 2021 : l’usine du finlandais Konecranes à Saint-Vallier, unique site de fabrication en France de chariots élévateurs pour conteneurs (reach stackers), fermait ses portes. Mettant sur le carreau ses 130 salariés, après plusieurs mois de lutte.

Immédiatement après cette fermeture, les équipes de la Communauté urbaine du Creusot Montceau (CUCB) s’attelaient à la possibilité de racheter le site pour tenter de le réindustrialiser. C’est chose faite depuis le 10 juin dernier : l’Établissement Public Foncier (EPF) Doubs BFC sous l’impulsion de la Communauté urbaine Creusot Montceau, a procédé au rachat pour un montant qui demeure, à ce jour, non divulgué.

Recréer des espaces de production

Après ce portage foncier, la Société d’économie mixte pour la coopération industrielle en Bourgogne (SEMCIB) reprendra la main et rachètera l’intégralité de l’espace pour y procéder à des travaux d’aménagement : dévoiement de réseaux pour recréer six espaces de production autonomes et réhabilitation des bâtiments en fonction des besoins des futurs utilisateurs.

« Ce cas concret témoigne de la réactivité et de la dynamique économique impulsées par la SEMCIB et la communauté urbaine Creusot Montceau. Nous nous sommes donnés quatre ans pour réussir la commercialisation totale du site », estime Jean-Claude Lagrange, président de la SEMCIB.

La société d’économie mixte étend ainsi son action, jusqu’alors limitée au développement de la plateforme des Chavannes dans le cadre de Mecateamcluster. Elle va procéder, en septembre, à une augmentation de capital de 4,5 millions d’euros afin de réaliser cette opération de reconversion express. Les études seront lancées au deuxième semestre 2021. Les premiers coups de pioche devraient être donnés début 2022.

Un site qui intéresse

Le site, composé de quatre bâtiments, était dédié à la conception, la fabrication et les essais d’engins de manutention ou d’engins spéciaux depuis plus de cinquante ans. Il s’étend sur douze hectares de foncier et 30 000 m2 de structures couvertes, et conserve certains équipements de qualité, comme un atelier peinture flambant neuf ou presque. De quoi, espère-t-on à la CUCB, intéresser des entreprises spécialisées elles aussi dans les engins de levage.

Une première société se montre d’ores et déjà intéressée pour s’installer sur un quart de l’espace disponible. Metalliance, filiale de Gaussin (Euronext) a ainsi entamé des négociations, qui pourraient aboutir courant juillet, avec la SEMCIB. Deux lignes d’assemblage de véhicules logistiques et portuaires pourraient être localisées sur le site, avec une cinquantaine d’emplois à la clé. Si elle se poursuit jusqu’à sa finalisation, cette reconversion rapide, qui implique une indéniable part de risque pour les acteurs publics engagés, pourrait faire école dans le cadre d’une gestion très réactive des potentielles friches industrielles.


Pour Aletheia Press, Arnaud Morel