Le climat des affaires se redresse, en septembre, plus lentement

Le climat des affaires se redresse, en septembre, plus lentement

Amorcé en mai, avec la fin du confinement, le rebond du climat des affaires  ne se dément pas dans la plupart des secteurs. Mais il se tasse, selon l’Insee. Les incertitudes des chefs d’entreprise demeurent quant aux perspectives d’activité.

Avec un indicateur synthétique de 92, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprises, interrogés par l’Institut de statistique, le climat des affaires s’améliore, mais son rythme est toutefois plus lent, en septembre. L’indice reste inférieur à sa moyenne de long terme (100), mais en deçà de son niveau d’avant crise, indique l’Insee (105 en février), dans son nouveau point de conjoncture publié le 24 septembre.

C’est la même tendance que l’on observe dans l’industrie manufacturière, le climat conjoncturel  continue à se redresser, en septembre, mais à un rythme moins vigoureux que durant les mois précédents. À preuve, l’indicateur synthétique gagne quatre points seulement,  alors qu’il avait progressé de 10 points entre juillet et août. Selon l’Insee, cette amélioration s’explique par des soldes d’opinion plus favorables aussi bien sur la production passée que sur les carnets de commandes. Elle reste toutefois limitée suite notamment à  des opinions sur les perspectives personnelles de production en net recul. 

Dans la totalité des sous-secteurs industriels, l’indice synthétique du climat des affaires s’améliore  par rapport au mois d’août. À 102, l’agroalimentaire se positionne en tête, suivi par les matériels de transport, portés par l’automobile (94) et les autres industries et biens d’équipement (93 chacun), en deçà de la moyenne de longue période.  

Une confiance limitée sur l’activité du bâtiment… 

Dans le bâtiment, ce mois de septembre, les entrepreneurs du secteur sont nettement plus sereins sur le niveau d’activité des trois derniers mois  (-2 % contre -22 % en août). Mais, ils se montrent cependant davantage inquiets quant aux perspectives, précise l’Insee. L’indice synthétique sur l’activité prévue chute, en effet, de 8 points par rapport à sa valeur en août. Concernant les commandes, les dirigeants estiment qu’elles peuvent assurer huit mois de travail à leurs effectifs. Soit 2,3 mois de plus par rapport à leur moyenne de longue période. 

… et la demande prévue dans les services 

Avec une progression sur cinq mois consécutifs, globalement, la confiance des dirigeants dans les services se consolide, en gagnant deux points en septembre.  Mais leur opinion se dégrade sur les perspectives d’activité et de la demande prévue pour la fin d’année. Sans surprise, les perspectives générales se détériorent à nouveau dans l’hébergement-restauration (-13 points).

Dans le commerce de détail, «le climat reste dégradé», pointe l’Insee : l’indicateur (85)  demeure stable, mais nettement inférieur à son niveau moyen (100). 

Les perspectives d’emplois s’améliorent 

Pour le cinquième mois consécutif, sur le front de l’emploi, le climat poursuit également son redressement, en septembre. Les soldes d’opinion des dirigeants sur les effectifs passés ont fortement progressé dans la plupart des secteurs, à l’exception du commerce de détail. Les entrepreneurs interrogés étaient plus nombreux à signaler l’amélioration de la situation, en particulier dans les services (hors intérim), souligne l’Insee.

Dans l’industrie, les chefs d’entreprises semblent  un peu plus optimistes sur l’évolution des effectifs. Dans le bâtiment, les dirigeants «restent plutôt confiants sur les perspectives d’emploi pour les trois prochain mois», note l’Insee.

Au final, le climat des affaires poursuit sa  lente remontée, en septembre, dans la plupart des secteurs. Il reste toutefois tempéré par les doutes des patrons sur les perspectives d’activité, liés aux incertitudes sur l’évolution de la situation sanitaire et les restrictions conséquentes décidées par le gouvernement.

Jihane MANDLI et B.L