La route centre Europe Atlantique bientôt une départementale ?

Reconnue particulièrement accidentogène, la route centre Europe Atlantique connaît des travaux pour passer à deux fois deux voies depuis de longues années. Mais depuis 2018, les choses se sont accélérées au point que les dernières portions de travaux seront entamées en 2023.

Les dernières portions de la RCEA devraient être mises en travaux en 2023 tandis que le Département s’est porté volontaire pour prendre la gestion de cette route. (@Pixabay)
Les dernières portions de la RCEA devraient être mises en travaux en 2023 tandis que le Département s’est porté volontaire pour prendre la gestion de cette route. (@Pixabay)

Route à la charge de l’Etat, la RCEA (la route centre Europe Atlantique) qui traverse la Saône-et-Loire sur 200 kilomètres avec deux branches, de Mâcon à Digoin au sud et de Paray-le-Monial à Chalon-sur-Saône au nord, portait un triste surnom : route de la mort. « Un nom peu attrayant pour le tourisme et qui traduisait les nombreux accidents de cette route très fréquentée par les poids lourds venant de l’Est. Nous voulions réduire l’accidentologie » explique André Accary, président du Conseil départemental de Saône-et-Loire.

La question du passage à deux fois deux voies de cet itinéraire très fréquenté remonte à de nombreuses années, « bien avant mon mandat » précise l’élu. « Le dossier n’avançait pas, les travaux se faisaient par tronçon avec des pauses qui pouvaient durer des années. » En 2018, le président du Département prend les choses en main, réunit les interlocuteurs pour trouver un moyen de faire avancer les choses. « Ceux qui voulaient la concession n’ont pas abouti, pas plus que ceux qui voulaient voir le projet financé totalement par l’Etat. »

Les euros sur la table

L’ensemble des acteurs s’accordent sur un calendrier contraint et mettent le financement sur la table aux côtés de l’Etat : 58 millions d’euros pour le Département, autant pour la Région et 10 millions pour la communauté urbaine du Creusot-Montceau. « Avec la flambée des prix, l’Etat a demandé un complément de financement. La Région et notre Département, nous avons chacun mis six millions d’euros en plus. » L’Etat de son côté débloque plus de 220 millions d’euros pour ce projet qui bénéficie à des entreprises du territoire ainsi qu’à d’autres d’envergure nationale, l’Etat restant le maitre-d’œuvre de cet imposant chantier.

Au-delà des retombées pour les entreprises des travaux publics qui y participent, le Département mesure l’impact économique de cette route bientôt finalisée. « A côté du train, la Saône-et-Loire sera traversée par cette route avec un maillage à l’enjeu économique, en continuité de l’autoroute de l’Allier qui s’achèvera en octobre 2022. »

RCEA ou départemental ?

Le calendrier prévoit que les dernières portions de la RCEA seront mises en chantier en 2023, pour un achèvement au plus tard en 2024. Si le dossier des travaux de la RCEA laisse entrevoir sa finalisation, la question de la propriété reste encore en discussion. « L’Etat se débarrasse de ses routes nationales et offre la possibilité d’en prendre la gestion. » Pour André Accary, le Département dispose des infrastructures nécessaires pour le faire, assurant déjà celle des 5 400 kilomètres de routes départementales et de 2 200 ouvrages.

Les élus du Département ont ainsi voté en faveur du transfert de compétence en juin dernier. « L’Etat doit nous transférer les moyens et les hommes nécessaires mais pour l’instant, l’enveloppe qu’il propose reste trop faible par rapport aux moyens financiers dont nous aurons besoin. » Le président espère voir aboutir les discussions, afin qu’en 2024-2025 la RCEA, en deux fois deux voies, devienne une route départementale à part entière.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert