La « Route 71 » flèche le tourisme en Saône-et-Loire

(Aletheia Press  / Arnaud Morel) Elisabeth Roblot, vice-présidente en charge du tourisme au Conseil départemental.
(Aletheia Press / Arnaud Morel) Elisabeth Roblot, vice-présidente en charge du tourisme au Conseil départemental.

Le Conseil départemental de Saône-et-Loire investit fortement dans le développement et la promotion de « Route 71 », une application qui recense toutes les attractions touristiques, et mise sur un vaste réseau dambassadeurs, chargés de la promouvoir.

La Saône-et-Loire entend bien renforcer son image touristique. À cet effet, le Conseil départemental conduit le programme « Route 71 », qui se matérialise par une application et des bornes tactiles en accès libre recensant toute l’offre touristique accessible. Patrimoine, restaurants, hébergements, des milliers de points d’intérêt sont inventoriés, et labellisés, au sein d’une application de type PWA (Progressive Web App). Celle-ci se comporte comme une application classique, sans pour autant devoir passer sous les fourches caudines des grands magasins d’apps comme l’app Store d’Apple ou le Play Store de Google. « Notre application et nos bornes interactives ont été développées par une start-up dijonnaise, Vitanium, pour un budget global de 850 000 euros. Le développement a pris six mois, un délai remarquablement court », se félicite Elisabeth Roblot, vice-présidente en charge du tourisme au Conseil départemental.

3600 ambassadeurs recrutés

La collectivité n’a pas ménagé ses efforts, et, pour promouvoir son application, et intéresser les établissements touristiques, elle mobilise un budget de 25 millions d’euros. « C’est un effort unique en France, nous sommes les seuls à investir aussi fortement », estime l’élue. Cinq millions sont alloués aux grosses structures touristiques, type parc de loisirs, huit millions aux autres partenaires touristiques, et douze millions à destination des entreprises de toute sorte. Un coiffeur, par exemple, peut devenir ambassadeur, et recevoir un kit de promotion ainsi qu’une enveloppe financière pour promouvoir la marque « Route 71 ». Les aides sont comprises entre 1 500 et 10 000 euros, selon les structures concernées. « Pour nous, c’est une véritable bouffée d’oxygène et un bon outil de promotion », commente Xavier Vinckx, le patron du bar Le Majorelle, à Chalon-sur-Saône. Au total, ce ne sont pas moins de 3 600 ambassadeurs qui ont été recrutés depuis le lancement de l’app, en mai 2019. S’il est délicat de mesurer l’impact du dispositif, l’app a déjà été installée près de 45 000 fois depuis son lancement, un chiffre que le département espère voir doubler d’ici la fin 2021. Pour asseoir sa notoriété touristique, le département de Saône-et-Loire met également en avant, au-delà de la marque « Route 71 », les termes « Bourgogne du Sud », réalisant une OPA partielle sur le nom reconnu de Bourgogne. « La Saône-et-Loire n’a pas de notoriété propre au niveau international, alors que le terme Bourgogne est immédiatement compris. Nous sommes la Bourgogne du Sud, c’est incontournable », assure Elisabeth Roblot. Va-t-on voir d’autres départements adopter la même posture, et assister à l’émergence de marques comme « Bourgogne du Nord » ? Possible. Le concept de « Route XX », en tout cas, est susceptible d’être décliné par d’autres départements. « Nous tenons notre app à disposition, si d’autres veulent s’en inspirer », conclut la vice-présidente tourisme.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel