La Région Bourgogne-Franche-Comté présente un budget primitif « prudent et volontariste »

Les investissements nouveaux sont suspendus pendant 1 semestre, avec l’espoir d’une convention renégociée moins coûteuse avec la SNCF, tandis qu’une aide spécifique à destination des boulangers et des bouchers est en gestation.

Marie-Guite Dufay, président de la région Bourgogne-Franche-Comté et Nicolas Soret, vice-président en charge des finances (© Aletheia Press / A.Morel)
Marie-Guite Dufay, président de la région Bourgogne-Franche-Comté et Nicolas Soret, vice-président en charge des finances (© Aletheia Press / A.Morel)

À la veille du débat en assemblée plénière sur le budget primitif 2023 de la Région Bourgogne-Franche-Comté, qui devrait être adopté mercredi 25 janvier, Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste, en a dévoilé les grandes lignes : « Ce que nous allons proposer, c’est un budget prudent et volontariste qui s’inscrit dans un contexte marqué par l’inflation et l’explosion des coûts de l’énergie », a -t-elle résumé.

Celui-ci, d’un montant global de 1,967 milliard d’euros, entérine la proposition d’un gel des investissements nouveaux pour le premier semestre de l’année. « Tous les secteurs d’intervention de la région sont impactés. Je le dis à tous nos partenaires, nous n’engagerons aucune dépense d’investissement entre janvier et juin, sauf les « coups déjà partis », comme des travaux déjà engagés dans des lycées », a-t-elle indiqué. Cette mesure inédite a pour objectif de faire face, temporairement, à une équation du genre insoluble : des dépenses qui augmentent de 130 millions d’euros, du fait de l’inflation et des coûts de l’énergie, quand les recettes ne grimpent que de 20 millions d’euros.

Des négociations avec la SNCF

Sur le budget de 1,967 milliard d’euros, 1,196 milliard d’euros est affecté au fonctionnement, et 658 millions d’euros à l’investissement. Le poste budgétaire le plus lourd demeure, de loin, les transports, qui mobilisent 42,1 % des dépenses de fonctionnement, et 19,1 % du budget investissement. La Région s’est lancée dans une phase de renégociation avec la SNCF dans l’espoir de faire baisser ces coûts. « Notre région est très impactée par l’explosion des coûts des transport, du fait de notre vaste réseau ferré et de notre choix politique de maintenir les 17 lignes régionales en service, soit près de 2000 km de lignes », a indiqué Michel Neugnot, vice-président en charge des transports.

Pour revoir les tarifs à la baisse, la présidente de Région entend appâter la SNCF en ralentissant l’ouverture de ces lignes à la concurrence, initialement prévue au 1er janvier 2026. « Nous pouvons imaginer un processus moins absolu et concurrentiel qu’initialement prévu, plus progressif et étalé dans le temps », a-t-elle fait savoir. Du côté des passagers, l’heure sera à une augmentation de l’ordre de 5 % du tarif des billets TER.

Une aide pour les boulangers/pâtissiers et les bouchers

La collectivité travaille à une aide à destination des boulangers pâtissiers et des bouchers, très concernés eux aussi par l’augmentation des coûts de l’énergie. « Nous allons les aider sur l’année 2022, ce qui constitue une prise de risque pour notre collectivité. Nous allons engager des reliquats de fonds européens pour lesquels nous ne saurons qu’à la fin de l’année si l’Europe nous les remboursera », précise Marie-Guite Dufay.

Les modalités exactes de cette aide seront dévoilées en février. Elle devrait concerner les artisans réalisant moins de 2 millions d’euros annuels de chiffre d’affaires et se décomposer en aide au paiement des factures et en aide à l’investissement dans des équipements moins énergivores.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel