La nouvelle CCI Métropole de Bourgogne sur de bons rails

Le 29 novembre 2021, les CCI de Côte-d’Or et de Saône-et-Loire ont fusionné. La mutualisation des moyens et le renforcement de leur modèle économique ont motivé ce rapprochement. Aujourd’hui, la nouvelle CCI Métropole de Bourgogne abrite 48 000 entreprises et mène des projets d’envergure pour répondre à leur problématique, notamment en développant des plateformes multimodales mettant l’accent sur le ferroviaire.

Pascal Gautheron, président de la nouvelle CCI Métropole de Bourgogne, met l’accent sur les projets de multimodalité qui vont réunir les ports et sites de Pagny-la-Ville, Chalon-sur-Saône et Mâcon autour d’une entité commune. (© CCI Métropole de Bourgogne)
Pascal Gautheron, président de la nouvelle CCI Métropole de Bourgogne, met l’accent sur les projets de multimodalité qui vont réunir les ports et sites de Pagny-la-Ville, Chalon-sur-Saône et Mâcon autour d’une entité commune. (© CCI Métropole de Bourgogne)

Réunies sous l’entité CCI Métropole de Bourgogne, les CCI Côte-d'Or et Saône-et-Loire représentent 42 % du poids économique de la région et un budget avoisinant les 30 millions d’euros. Partenaires privilégiées depuis 2015, elles avaient déjà mutualisé leurs compétences de la formation avant d’accélérer le processus de rapprochement en 2019 pour aboutir à la fusion complète le 29 novembre 2021. « En mutualisant nos deux entités, nous avons profité d’économie d’échelle, mais nous avions aussi des intérêts communs que ce soit la formation ou les activités portuaires et multimodales » précise Pascal Gautheron, président de la CCI Métropole de Bourgogne.

La nouvelle structure couvre 48 000 des 115 000 entreprises de Bourgogne et s’appuie sur 250 collaborateurs. Le président élu en novembre rappelle également que les deux départements pèsent un poids économique équivalent et doivent tous de faire face à la baisse des taxes pour frais de chambre. En 2011, les deux CCI profitaient ainsi de 21 millions d’euros de fiscalité contre 5,6 millions d’euros en 2021.

Une nouvelle direction

« Mon cœur est à Chalon-sur-Saône, ma tête à Dijon » sourit Pascal Gautheron. Entrepreneur, à la tête d’un groupe pesant 14 millions d’euros et de 450 salariés, Pascal Gautheron a notamment présidé le MEDEF de 2006 à 2012 ainsi que le club de rugby du Stade Dijonnais pendant 13 ans. En prenant la présidence de la CCI, il n’a pas été inquiété de la gestion qui l’attendait, mais surpris de la diversité d’offres et d’activités de la chambre consulaire. « Je connaissais le mécanisme, mais je devais m’approprier les dossiers, en particulier celui de la multimodalité. » Entre Pagny-la-Ville (côte-d’Or), Mâcon et Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), proches d’environ 70 kilomètres, la CCI veut développer la multimodalité et notamment le trafic ferroviaire. « Un port, trois quais pour une seule entité qui va devenir BFC Multimodal. »

Des transports centralisés

La CCI Métropole de Bourgogne prévoit ainsi de faire de Chalon-sur-Saône une plateforme centrale pour densifier les convois et compléter les liaisons ferroviaires domestiques avec de nouvelles liaisons internationales. La CCI veut donc ramener le trafic de Mâcon et de Pagny-la-Ville pour concevoir des trains plus complets et les acheminer vers Calais, Fos-sur-Mer et bientôt en direction de l’Allemagne. « Nous allons aligner les concessions portuaires pour une meilleure visibilité et mieux organiser nos investissements. » La CCI vient notamment d’injecter deux millions d’euros à Chalon-sur-Saône pour faciliter les manœuvres de ces trains grande taille. « Nous pourrons aussi aller plus loin pour collecter des conteneurs et les amener sur notre hub de Chalon. »

Une solution logistique

Ce développement du ferroviaire répond à une baisse du trafic fluvial avec notamment un recul de 33% des conteneurs entre 2019 et 2020 sur le bassin Rhône-Saône. « Il s’agit aussi de décarboner les activités et de répondre à la pénurie de main d’œuvre puisqu’on estime qu’il manque 50 000 chauffeurs routiers en France. Enfin, on s’inscrit dans les attentes de politique RSE des entreprises. » Que ce soit pour réceptionner ou expédier des matières premières ou des produits finis, les activités multimodales de la CCI visent à faciliter les problématiques des transports des acteurs économiques du territoire.

Des projets d’horizons divers

Parmi les autres projets de la nouvelle CCI Métropole de Bourgogne, celui d’assurer la gestion du Palais des congrès et des expositions de Dijon dont l’actuelle délégation de service public arrive à son terme. « Nous voulons nous investir dans un projet accélérateur de retombées économiques. » Après trois mois de fusion, la nouvelle entité ne manque pas d’idées. Elle entend poursuivre le développement des conventions de coopérations et les contrats de prestations avec les collectivités locales, communes et intercommunalités. Elle va continuer à s’impliquer sur le terrain de la formation à travers des écoles et centres de formation comme l’ESADD destiné aux futurs acteurs de la transformation numérique, le campus de l’Ecole supérieure de l’immobilier pour former les professionnels de l’immobilier, l’EGC Centrest qui réunit les campus de Bourg en Bresse et de Chalon-sur-Saône ou CCI Formation et ses 4 campus à Dijon, Beaune, Chalon et Mâcon. Enfin, la CCI Métropole de Bourgogne a lancé la Fabrik de l’orientation le 1er janvier 2022, un nouveau service innovant d’accompagnement à l’orientation scolaire et professionnelle autrement, avec une offre produits spécifique.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert