La gastronomie a désormais sa Cité

Le 6 mai, la Cité internationale de la gastronomie et du vin a accueilli ses premiers visiteurs. A deux pas du cœur historique de Dijon, elle s’est installée sur les six hectares de l’ancien hôpital pour faire la part belle à la cuisine, aux bons produits et aux vins.

La Cité de la gastronomie et du vin ouvre ses portes le 6 mai à Dijon, dans un écrin dédié aux épicuriens. (© Aletheia Press / Nadège Hubert)
La Cité de la gastronomie et du vin ouvre ses portes le 6 mai à Dijon, dans un écrin dédié aux épicuriens. (© Aletheia Press / Nadège Hubert)

Pain d’épices, moutarde, jambon persillé, cassis… La réputation gastronomique de Dijon n’est plus à faire. L’inauguration de la Cité internationale de la gastronomie et du vin participe désormais de cette identité que la collectivité souhaite véhiculer. « L’idée est née en 2010, les premiers coups de pelle ont été donné en 2017. Il aura fallu cinq ans pour transformer l’ancien hôpital en cité » rappelle François Rebsamen, maire de Dijon. En lieu et place de l’ancien Hôtel Dieu implanté 800 ans plus tôt, plus de 500 ouvriers ont travaillé sur ce chantier colossal qui s’étend sur six hectares et aura coûté 250 millions d’euros, principalement supporté par le groupe Eiffage.

Démocratiser la gastronomie

La nouvelle Cité entend célébrer l’art de vivre à la française et valoriser les « climats » de Bourgogne. « La Cité se positionne au kilomètre zéro de la route des grands crus » rappelle François Deseille, adjoint au maire en charge du site. Avec 1 750 m² d’espaces d’exposition, le lieu invite le visiteur à mieux comprendre ce qui fait et différencie le repas gastronomique des Français. Une première exposition temporaire, prévue jusqu’en mars prochain, met à l’honneur la pâtisserie à travers les époques et les recettes, par l’intermédiaire de Pierre Hermé, chef pâtissier-chocolatier reconnu.

François Deseille, adjoint au maire en charge de la Cité, et François Rebsamen, maire de Dijon, ont détaillé les étapes du projet et leur fierté de le voir achevé. (© Aletheia Press / Nadège Hubert)

A travers des écrans interactifs, le visiteur se prête au jeu et aux questions tandis que ses souvenirs d’enfance refont surface. Dans une autre salle, une cuisine encourage à tester ses connaissances. « L’entrée, valable à la journée, coûte neuf euros pour un accès à tous les lieux » précise la guide qui anime la visite.

Les acteurs de la gourmandise

Au-delà des expositions, la Cité prévoit de régaler ses visiteurs. « On ne peut pas partir de la cité sans avoir déguster quelque chose. » Le groupe Epicure à la tête de plusieurs restaurants mise sur les bonheurs simples. Le chef Eric Pras a d’ailleurs conçu une carte gourmande, privilégiant les produits locaux, tandis que la cave de la Cité propose 250 vins au verre sur 600 m² et trois niveaux. Dans le village, les gourmands déambulent parmi les cellules commerciales des allées.

« Chaque boutique a un thème défini, comme la moutarde ou les douceurs. Les producteurs prennent un abonnement. Cette solution permet de varier les produits proposés tandis que les producteurs ne prennent pas le risque d’ouvrir un magasin et profite de la logistique de la Cité » explique la guide.

Les 13 exploitations des lycées agricoles du territoire pourront également se trouver dans les rayonnages tandis que les visiteurs y rencontreront les producteurs. A la Cité, la gastronomie trouve aussi sa place dans les laboratoires de l’école Ferrandi. Chaque année, 150 étudiants étrangers ou en reconversion professionnelle y apprendront les rudiments de la cuisine et de la pâtisserie au cours de formation de deux à trois semaines. Mais le lieu ne se résume pas à un écrin dédié à la gastronomie puisque le site compte également un cinéma, un centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine, un écoquartier, une pépinière à start-up ou encore un hôtel haut de gamme.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert