Le préfet de Saône-et-Loire évoque l’agriculture départementale

La difficile année 2020 de l’agriculture de Saône-et-Loire

Le préfet de Saône-et-Loire fait état des problèmes rencontrés par les agriculteurs.

La viticulture a souffert de la sécheresse et des taxes américaines. (@Pixabay)
La viticulture a souffert de la sécheresse et des taxes américaines. (@Pixabay)

Alors que le plan de relance de l’Etat vient soutenir de nombreux secteurs d’activité, il en est un autre qui souffre mais qui figure moins souvent sous le feu des projecteurs : l’agriculture. La Saône-et-Loire est le premier département agricole régional et l’un des premiers départements agricoles de France avec la deuxième surface agricole utile, soit près de 550 000 hectares, et la première surface toujours en herbe (STH), soit 351 300 hectares. Deux productions sont emblématiques : l’élevage de bovins allaitants de race charolaise avec 42,5% des exploitations et la viticulture avec 25% des exploitations. Focus sur ce secteur avec Julien Charles, préfet de Saône-et-Loire.

Parmi les secteurs d’activité qui ont souffert en 2020, on cite moins souvent l’agriculture. Comment se porte-t-elle en Saône-et-Loire ? Les mesures de l’Etat pour soutenir les éleveurs et autres viticulteurs seront-elles suffisantes ?
Julien Charles : L’année passée a été difficile dans tous les secteurs. La menace de la grippe aviaire frappe les élevages de volailles, tandis que les cours sont faibles pour les élevages de bovins. Les attaques du loup ont fait des dégâts sur nos troupeaux d’ovins. La fermeture des restaurants, la diminution des exportations et des contrats internationaux ont mis la profession dans une situation complexe, qu’elle affronte avec un courage remarquable. Les services de l’État assurent un accompagnement attentif auprès d’eux.Quant à la viticulture, elle a aussi souffert de la sécheresse et des taxes américaines. Néanmoins, la filière viticole bénéficiera elle aussi du plan de relance à hauteur de 410 millions d’euros.

Comment envisagez-vous 2021 ?
S’agissant des cours de la viande, le travail entre la profession et les grandes surfaces est à relancer pour aboutir à des conditions de production et de vente satisfaisantes pour chaque partie.
Concernant le loup, nous avons installé en décembre le comité départemental du loup et peu à peu, les pratiques vont devoir évoluer en intégrant davantage la dimension de protection. Un appel à projet conduit par le Conseil régional et alimenté par des crédits du fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) est actuellement ouvert et permet de subventionner jusqu’à 80 % des clôtures électriques, mais aussi l’achat et l’entretien de chiens de protection, et à 100 % l’accompagnement technique des éleveurs. Vingt-cinq kilomètres de clôtures électriques ont déjà été installés et 62 000 euros d’aides déjà versés. L’appel à projet est ouvert jusqu’au 1er avril 2021.

Enfin, cette année doit nous permettre d’aborder d’autres sujets de fond, et notamment celui de l’eau. Nous souhaitons installer cette année une conférence départementale de l’eau, car le sujet est capital et revêt des enjeux, tant pour le monde agricole avec les inondations et les sécheresses, que des enjeux sanitaires, car une eau de qualité est une eau plus saine pour tous.

Pour AletheiaPress, propos recueillis par Nadège Hubert