Artisanat

La Compagnie Européenne des Parfums veut se diversifier

Pour la deuxième fois consécutive, la Compagnie Européenne des Parfums a pris part au Salon du Made in France de Paris. Cette maison dijonnaise fondée en 1973 essaie aujourd’hui de diversifier sa gamme de produits et de s’adresser à de nouveaux publics.

Denis Goudigan a pris les rênes de la Compagnie européenne des Parfums en 2020. (© Aletheia Press / C.De Martino)
Denis Goudigan a pris les rênes de la Compagnie européenne des Parfums en 2020. (© Aletheia Press / C.De Martino)

Pour la Compagnie Européenne des Parfums il s’agissait de la deuxième participation consécutive au salon du Made in France de Paris. Une démarche assez nouvelle pour l'entreprise dijonnaise. Créée en 1973 à Nancy, et installée depuis 2008 dans la capitale des Ducs, elle reste souvent « cachée », derrière ses marques de ventes les plus connues, parmi lesquelles on retrouve notamment l'emblématique signature Christine Arbel Paris. Mais si la Compagnie s'affiche désormais plus aisément, c'est qu'elle à diversifier ses gammes et à toucher de nouveaux marchés.

Élargir le marché de vente et s’ouvrir à de nouveaux clients

Cette tendance est notamment le fait du dirigeant de l'entreprise : Denis Goudigan. Après une carrière dans l’automobile, celui-ci a choisi d’investir dans le monde du parfum pour revenir davantage « au contact des clients ». En 2020, séduit par le savoir-faire de l'équipe, il porte son choix sur la Compagnie Européenne des Parfums. À partir de là, son défi est avant tout celui de développer le potentiel inexploité de l’entreprise. Pour ainsi dire, de réveiller une « belle endormie », comme il l’exprimait lors du rachat dans une interview pour Le Bien Public.

La CEP a choisi d'inscrire sa production dans la charte Beauté Naturelle & Responsable. (© Aletheia Press / C.De Martino)

Depuis, la CEP a augmenté ses exportations de 10 %. Dans les années précédentes, « l'export était devenu inexistant », souligne le nouveau propriétaire. De plus, la gamme de produits a été doublée : à côté de Christine Arbel Paris on retrouve aujourd’hui Siobhan, marque destinée aux circuits spécialisés, ainsi que la ligne de cosmétiques pour homme Au Poil, créée en collaboration avec l’ex-rugbyman Sébastien Chabal.

Pousser à l’excellence et à un produit toujours plus naturel

Ces nouvelles gammes continuent à être conçues en interne. Mais avec une nouvelle approche. La gamme existante aussi a été modifiée à 75 %. Par exemple, depuis 2020, la marque Christine Arbel Paris s'est ancrée dans le respect de la charte Beauté Naturelle & Responsable. À partir de ce moment, la règle a été de supprimer les additifs. « Aujourd’hui notre produit-phare, Mademoiselle Arbel à Paris, ne compte que 8 ingrédients », annonce fièrement Denis Goudigan. Et cette démarche concerne l'ensemble de la gamme de produits.

En parallèle, la CEP a développé la vente en ligne, grâce au rachat de la plateforme Paulette. Et tout cela semble recevoir une réaction positive de la part du public. Le chiffre d’affaires, qui en 2021 s'élevait à 1 million d’euros, devrait atteindre 1,4 million en 2022. Une croissance qui doit toutefois se confronter à la hausse des prix notamment de l'énergie. « Tout a augmenté, s'inquiète Denis Goudigan. Du prix des composants aux transports, on paye jusqu’à 30 % de plus ». Rien d'étonnant donc à ce que le prochain grand rendez-vous de la Compagnie soit la renégociation des contrats annuels avec les grandes surfaces, prévu entre novembre et février.

Pour Aletheia Press, C. De Martino