La Cocotte-minute a fêté ses 70 ans

La Cocotte-minute, l’autocuiseur inventé par SEB et fabriqué à Selongey, vient de fêter ses 70 ans. L’occasion de revenir sur un succès qui ne s’est jamais démenti.

En 1999, SEB célèbre la 50 000 000 cocotte emboutie sur le site de Selongey. (DR Groupe SEB)
En 1999, SEB célèbre la 50 000 000 cocotte emboutie sur le site de Selongey. (DR Groupe SEB)

Le 20 octobre dernier, Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'industrie, ont fait le déplacement à Selongey à l’occasion des 70 ans de la Cocotte-minute, inventée par SEB et dont la marque est déposée. « Les autocuiseurs en fonte d’aluminium existaient déjà mais l’idée de l’emboutissage de l’aluminium pour gagner en production, en facilité d’utilisation et en sécurité était une innovation. En 1953, la super cocotte emboutie sort sur le marché, plus légère et moins chère » raconte Marie-Pierre Perdreau, chef de produit international pour la Cocotte-minute au sein de SEB. Très vite, le produit se dote d’un livre de recettes spécifiques, désormais incontournables.

77 millions de Cocottes-minute fabriquées

Depuis 70 ans, SEB fabrique des Cocottes-minute à Selongey et le succès ne se dément pas. (Sébastien Erome)

Depuis 1953, plus de 77 millions de Cocottes-minute sont sortis des ateliers de Selongey qui en fabrique désormais 800 000 exemplaires chaque année. « C’est un produit qui fait partie du patrimoine français, on s’y attache. C’est un produit iconique de la culture française, on ne jette pas une Cocotte ! » résume Marie-Pierre Perdreau. A Selongey, la fabrication se fait de A à Z, depuis les bobines d’inox qui entrent dans l’atelier à l’autocuiseur qui en ressort prêt à rejoindre les rayons des magasins. A l’heure du consommer durable, la Cocotte-minute marque aussi des points. « Il n’y a plus de plastique ni de polystyrène dans les emballages depuis 2021, tandis que l’inox utilisé est recyclé à 80%. Nos autocuiseurs sont recyclables à 90%. » En parallèle, SEB garantie dix ans la cuve de ses produits et la réparabilité pendant quinze ans grâce à un stock de pièces de rechange.

Mais pour asseoir son statut « iconique », l’objet se renouvelle de décennie en décennie. Rouge ou à fleurs pour ses versions vintages, elle s’enrichit d’une poignée sur le couvercle en 1987, pour ne plus avoir à tourner pour fermer l’instrument. En 1994, la première cocotte qui s’ouvre et se ferme d’une main marque le début d’une nouvelle génération, c’est la Clipso. « Les innovations naissent des études que nous menons auprès de nos consommateurs pour connaître leurs usages ou pour comprendre pourquoi ils ne l’utilisent pas. »

Aux origines

Ainsi, en 1996, les poignées rabattables font leur apparition pour rendre l’objet moins encombrant, un problème soulevé par les clients. En 2016, le poids du couvercle diminue grâce au travail des ingénieurs sur les mâchoires et le système d’anses. « Nous gardons tous les avantages du passé et nous les améliorons » souligne Marie-Pierre Perdreau. En 2002, après le minuteur, c’est un véritable assistant de cuisson qui fait son apparition en 2023, marquant un nouveau gap technologique.

Une véritable succes story qui débute en 1857. Antoine Lescure, ferblantier ambulant, spécialiste de l’emboutissage pour poêles et casseroles, tombé amoureux, s’installe alors à Selongey. Il décide de continuer son activité dans son garage. Au fil des générations, la réparation des ustensiles de cuisine prend de l’ampleur et la maison devient le point de départ de l’usine actuelle au cœur du village de Côte-d’Or. En 1944, l’entreprise familiale devient la Société d’emboutissage de Bourgogne, SEB. C’est sous cette marque que sortent les premières Cocottes-minute qui participent encore de sa renommée. Aujourd’hui, le groupe est présent dans plus de 150 pays.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert