Doubs

L’entreprise Silmach investit dans la microtechnique

La microtechnique en silicium ouvre de nouvelles perspectives que Silmach, à Besançon, entend mettre à disposition du secteur de l’horlogerie avant de s’ouvrir à d’autres secteurs d’activité. Grâce au plan de relance, l’entreprise investit en ce sens.

En transformant sa ligne pilote en ligne industrielle à part entière, Silmach participe à concevoir la future génération de montres connectées, plus petites et toujours plus performantes. (@Silmach)
En transformant sa ligne pilote en ligne industrielle à part entière, Silmach participe à concevoir la future génération de montres connectées, plus petites et toujours plus performantes. (@Silmach)

Réduire encore la taille des montres connectées fait partie des objectifs que se fixe Silmach, 28 salariés, à Besançon. Parmi les lignes de produits qu’elle a développées, l’entreprise a conçu une pièce mécanique en silicium proche du microprocesseur. Cette technologie de miniaturisation, PowerMems, n’a pas échappé aux professionnels de l’industrie horlogère et à la région Bourgogne-Franche-Comté. Cette dernière, dans le cadre du programme Feder, a débloqué 3,8 millions d’euros pour soutenir l’entreprise dans le développement de ces micromoteurs.

« Cette subvention nous a permis de mettre en place une ligne pilote dans une salle blanche protégée. Avec cet outil innovant en Europe, nous sommes à la pointe de la technologie de la microélectronique détournée pour la microtechnique » explique Jean-Baptiste Carnet, directeur administratif et financier de Silmach. Désormais capable d’assembler un moteur d’horlogerie connectée en dix secondes à peine, l’entreprise souhaite ramener la production en Franche-Comté et se montrer compétitive face à l’Asie.

Plus connecté, plus petit

« Le savoir-faire de Silmach consiste à réduire l’encombrement pour réduire la taille des montres connectées et intégrer de nouveaux capteurs grâce au gain de place. » Pour faire connaître sa solution, Silmach a adressé un kit de test aux grands noms du secteur de l’horlogerie mondiale. Devant l’intérêt que certains ont déjà manifesté, elle espère sortir la première montre équipée de sa solution PowerMems dès la fin 2022.

Pour ce faire, l’expert de la micromécanique investit 1,3 million d’euros pour transformer sa ligne pilote et en faire une ligne d’assemblage industrielle à part entière, en profitant d’une subvention de 430 000 euros dans le cadre du plan de relance. L’entreprise va donc s’équiper des équipements nécessaires : des bras robotisés, une machine d’assemblage au fil d’or, une machine de métrologie pour faire les tests en sortie de production afin de s’assurer que les produits soient fonctionnels et enfin un dernier équipement dédié à la palettisation.

Test grandeur nature

« Nous espérons que la ligne sera opérationnelle en même temps que les premières commandes, sans doute d’ici la mi-2022. La ligne actuelle convient pour réaliser les prototypes demandés. » Silmach se fixe l’objectif de produire un million d’unités par an et ainsi équiper 300 000 montres avec trois moteurs : les deux premiers pour les aiguilles des heures et des minutes, le troisième pour le micro traqueur destiné à être un capteur du rythme cardiaque, un compteur de pas, un altimètre… « On apporte la technologie et le constructeur choisit ce qu’il veut mettre en lien avec elle. »

En 2021, Silmach met au point une montre en édition limitée pour faire la démonstration de sa technologie et de son savoir-faire. (@ Silmach)


En 2021, Silmach va lancer une montre conçue par l’entreprise elle-même à seulement 1 088 exemplaires. Il s’agit de la première montre équipée de sa technologie. « Pour les autres composants, nous avons sollicité des entreprises locales comme la manufacture Jean Rousseau à Pelousey, près de Besançon. »

Le chiffre d’affaires de 1,7 million d’euros de Silmach ne repose cependant pas uniquement sur le secteur horloger, car cette innovation peut tout autant intéresser le milieu médical ou le nucléaire. L’entreprise, qui a par ailleurs conçu un capteur qui fonctionne sans électricité capable et d’évaluer une déformation d’un système ou d’une structure, se tourne également vers l’aéronautique, la défense ou encore le génie civil.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert