L’entreprise Makao créée son usine à Mâcon

Le parisien Makao a investi trois millions d’euros pour créer son usine de production de coffrets rigides en carton à Mâcon. Avec sa filiale Edmond, la société relocalise ainsi peu à peu son activité en France tandis que sa démarche séduit de nouveaux clients, l’encourageant à investir encore sur le territoire.

David Jankowski, dirigeant de Makao, aux côtés d’Antoine Bouillt, responsable de l’atelier Edmond à Mâcon. (© Makao)
David Jankowski, dirigeant de Makao, aux côtés d’Antoine Bouillt, responsable de l’atelier Edmond à Mâcon. (© Makao)

Luxe, cosmétiques, parfums, vins et spiritueux, chocolaterie… Après avoir débuté avec des artisans et des PME, des entreprises de toutes tailles issues de nombreux secteurs d’activité sollicitent désormais Makao pour concevoir et produire des coffrets rigides et montés en carton ainsi que des étuis pliants.

L’aventure a débuté à Paris en 2010, peu à peu l’équipe s’est étoffée avec des graphistes, des designers et des techniciens en packaging. « Nous nous sommes équipés d’un mini parc machine pour faire de la dorure à chaud et de la découpe pour nos prototypes, mais aussi garantir une certaine indépendance » explique David Jankowski, fondateur de Makao. Et pour transformer les concepts en réalité et réaliser les différentes étapes de façonnage, l’entreprise s’est tournée vers la Chine.

L’effet Covid

La crise sanitaire, la fermeture des frontières, la hausse des prix, celle des coûts du transport en conteneur, ou encore la dépendance vis-à-vis de l’Asie… « En comparaison à ces frais, la production française affichait un coût équivalent. Nous avons donc initié une petite production en France en sous-traitance. » David Jankowski a alors voulu acquérir une entreprise pour produire lui-même, mais n’en a trouvé aucune disponible. « Il y a peu d’acteurs en France dans la fabrication de coffrets. » Il décide alors de créer une usine en partant de zéro et choisit de s’implanter à Mâcon. « J’ai préféré revenir dans ma ville d’origine pour réduire les inconnues en connaissant le territoire et les gens. C’est un gage de succès autant que bien choisir ses partenaires. »

Soutenue par le maire, la BPI et le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Makao profite d’une subvention de 20 % de l’enveloppe investie de trois millions d’euros pour occuper un bâtiment de 2 000 m2. Les deux premières lignes de production débutent ainsi leur activité à l’automne 2022. « Un grand nom du luxe nous a sollicité pour réaliser un coffret ainsi qu’une marque de parfum qui souhaitait se relocaliser. Nos lignes tournent non-stop pour répondre à ces nouveaux clients » précise le fondateur. Avec sa filiale Edmond, Makao a recruté 25 personnes.

Entre la France et la Chine

Mais l’idée de rapatrier une partie de la production chinoise en France persiste… Makao prévoit donc d’engager 750 000 euros pour installer une troisième ligne. « Nous cherchons également un nouveau site de 2 000 m2 pour faire évoluer la production à l’horizon 2025. » David Jankowski sait que de plus en plus de clients refusent de produire en Chine, même si les coûts ont diminué pour redevenir attractifs. 

Pourtant, il n’envisage pas de cesser de travailler totalement avec l’Asie. « Nous garderons une présence en Chine, car certains de nos clients ont un marché asiatique tandis que la France correspond au marché européen. Nous assumons ce mix. » Pour l’heure, Makao produit 80 % de ses produits en Chine, mais entend réduire cette part à 40 % au profit de la France tout en réalisant un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros en 2023 contre 10 millions en 2022.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert