L’application Toc et Miam encourage la rencontre autour d’un repas

L’application Toc et Miam a vu le jour à Besançon quand Fatoumata Sylla a voulu rompre la solitude grâce à un repas partagé avec des inconnus. Chez un particulier ou dans un restaurant, le dîner devient un prétexte à la rencontre, idéal pour celles et ceux qui s’installent dans une nouvelle ville.

Fatoumata Sylla a lancé une campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank pour développer encore son application. (© Toc et Miam)
Fatoumata Sylla a lancé une campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank pour développer encore son application. (© Toc et Miam)

Bénévole pour SOS Amitié ou la Croix Rouge, Fatoumata Sylla a été confrontée à la solitude de certaines personnes mais elle a aussi pris conscience de celle que vivait quelques proches. En parallèle, en 2018, alors qu’elle s’ennuyait dans sa vie de cadre dans la grande distribution, elle a eu envie d’entreprendre. « A cette époque, j’ai décidé de devenir hôte Airbnb. Je proposais des repas. Sans être une grande cuisinière, j’ai vu que ça débouchait sur des échanges et un moment de partage. »

Sa culture sénégalaise d’ouverture associée à sa culture française de la table lui ont donné envie de recréer du lien quand elle est revenue s’installer à Besançon en 2020. « J’avais besoin de recréer du lien et de me reconstruire une vie sociale. Je trouvais que le repas était une bonne façon de faire mais je n’ai rien trouvé qui répondait à mes attentes. » Fatoumata Sylla a alors commencé à imaginer Toc et Miam.

Sur le site internet de Toc et Miam, chacun peut devenir Toc ou Miam et discuter avec l’hôte du menu par exemple. (© Toc et Miam)

Récompense sur récompense

L’idée consiste à ce qu’un Toc, l’hôte cuisinier, ouvre sa porte et sa table à des Miam, invités, pour se retrouver autour d’un repas, entre inconnus. « Pierre va par exemple proposer de faire un tajine vendredi soir pour 4 autres personnes au prix de cinq euros chacun. Ensuite, il suffit de s’inscrire. »

Pour cette dynamique femme de 31 ans, l’application s’avère idéale pour une personne qui vient d’arriver dans une ville où elle ne connait personne. Son concept, accompagné par BGE, a largement séduit puisqu’il a été récompensé à plusieurs reprises. Lauréate du Talent des Cités 2020 à l’échelle locale, régionale et nationale, elle a profité d’une certaine visibilité. Lauréate des Femmes du Numérique en Bourgogne-Franche-Comté en juin 2021, elle a été sélectionnée par la French Tech Tremplin et profite à ce titre d’une incubation par les Dock Numérique à Dijon et des conseils de la structure. « Tout cela m’a permis de développer l’application qui est disponible depuis juillet 2021. »

S’adapter à la crise

Avec la Covid-19, les Français se sont montrés moins enclin à ouvrir leur porte à des inconnus alors que les restaurateurs ont, quant à eux, souffert des conséquences du virus. « J’ai proposé aux bars et restaurants de Besançon de proposer une table disponible, à leurs prix, sans commission. » Un plat du jour pendant les jours creux, un brunch ou un apéro, chaque professionnel, devenu Toc, choisit. « On paie sur le site, dans le respect de la sécurité et de la réglementation et si sur place on veut compléter, on peut. »

Chez un particulier ou chez un restaurateur, les Miams peuvent annuler la veille de l’évènement s’ils constatent qu’ils sont seuls ou s’ils ont un empêchement. Pour que Toc et Miam se développe, Fatoumata Sylla a lancé une campagne de financement participatif afin d’apporter de nouveaux services à son application tels qu’une fonction profil pour se retrouver par affinités. « J’espère aussi pouvoir recruter ! »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert