Industeel sur la voie de la décarbonation

Filière d’ArcelorMittal, Industeel produit des aciers spéciaux et met un point d’honneur à réduire son empreinte carbone. Un plan de décarbonation est à l’œuvre sur le site du Creusot avec l’objectif d’atteindre la neutralité d’ici 2050.

L’aciérie Industeel dispose de four fonctionnant à l’électricité ou au gaz, selon les tâches à réaliser, et œuvre à réduire sa consommation d’énergie et ainsi son empreinte carbone. (Industeel)
L’aciérie Industeel dispose de four fonctionnant à l’électricité ou au gaz, selon les tâches à réaliser, et œuvre à réduire sa consommation d’énergie et ainsi son empreinte carbone. (Industeel)

Moins 35% d’ici 2030 et la neutralité carbone en 2050, les objectifs d’Industeel, 330 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, ne manquent pas d’ambition. La filière d’ArcelorMittal, spécialisée dans la production d’aciers spéciaux en plaque épaisse ou en lingot avec des caractéristiques spécifiques, s’est engagée dans un programme de décarbonation à grande échelle depuis 2020.

« Le groupe avait débuté sa réflexion en amont mais notre site avait une empreinte plus réduite. Alors que la production d’acier à partir de minerais émet beaucoup de gaz à effet de serre, Industeel avait un niveau plus bas en travaillant à partir de ferraille » explique Stéphanie Corre, responsable de recherche et innovation chez Industeel, en charge du pilotage du projet de décarbonation. « Nous avons tout de même la volonté de faire mieux avec une empreinte carbone plus faible pour nos produits. »

Agir de l’intérieur

Pour atteindre les objectifs fixés, Industeel a d’abord évalué son impact global et établi une feuille de route pour agir sur les différentes étapes de production. « Notre plus gros point d’émission de gaz à effet de serre porte sur l’énergie, le gaz naturel et l’électricité, même si en France nous avons une électricité décarbonée grâce à un mix peu émetteur. » Le site du Creusot utilise un four à arc électrique, le cœur de l’aciérie, ainsi qu’une dizaine de fours fonctionnant au gaz pour les opérations de laminage afin de transformer l’acier, et de traitement thermique pour lui donner les propriétés attendues. « Nous travaillons à moins consommer en optimisant les remplissages, en récupérant la chaleur pour la réinjecter ailleurs… Nous envisageons aussi différentes solutions pour chauffer grâce à l’électricité, à l’hydrogène ou encore avec du biogaz. »

L'entrepriseest engagée dans un programme de décarbonation à grande échelle depuis 2020. (Industeel)

Alors qu’Industeel a annoncé 52 millions d’euros d’investissement en janvier dernier, les équipements prévus contribueront à décarboner les activités. « Nous consommerons moins de matière pour arriver à une production comparable. » Le service R&D installé au Creusot réfléchit à mettre en place des solutions de rupture et collabore avec différents services du site, notamment les équipes opérationnelles qui prennent part aux études menées. L’usine du Creusot devrait également bénéficier de panneaux photovoltaïques en toiture ou en ombrière tandis que l’entreprise veut privilégier le sourcing en électricité verte.

Le rôle des fournisseurs

A côté de son impact direct sur l’environnement, Industeel mesure l’ensemble de la chaîne de production et de vie de ses produits. En ce sens, elle mène un état des lieux de l’empreinte de ses partenaires, fournisseurs, transporteurs… « Nous préparons une feuille de route pour avoir un écosystème sain. » L’ensemble des acteurs économiques ont pris conscience de l’importance de réduire leur impact et, encouragé par l’Etat, mènent des actions en ce sens. Industeel pourrait, à terme, établir un cahier des charges destiné à ses fournisseurs de tout horizon.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert