Framatome : Former les futurs collaborateurs du nucléaire

Face à des besoins en recrutement importants, le site Framatome de Saint-Marcel a mis en place plusieurs actions autour de la formation.

Laëtitia Ruellan-Didierlaurent, directrice des ressources humaines du site de Saint-Marcel, se réjouit des outils de formation dont dispose Framatome pour faciliter les recrutements. (Aletheia Press / Nadège Hubert)
Laëtitia Ruellan-Didierlaurent, directrice des ressources humaines du site de Saint-Marcel, se réjouit des outils de formation dont dispose Framatome pour faciliter les recrutements. (Aletheia Press / Nadège Hubert)

Avec 1 138 collaborateurs et une activité en croissance, le site Framatome de Saint-Marcel en Saône-et-Loire se confronte à des besoins en recrutement. Avec une activité spécifique tournée vers le nucléaire, l’entreprise porte une exigence forte sur les compétences qu’elle attend. Pour y répondre, elle a mis en place différents outils de formation que détaille Laëtitia Ruellan-Didierlaurent, directrice des ressources humaines du site de Saint-Marcel.

Avez-vous des difficultés de recrutement ?

Certains métiers sont en tension comme les soudeurs, usineurs, chaudronniers ou les contrôleurs non-destructifs. Mais Framatome dispose d’une certaine attractivité : le secteur d’activité particulier, le défi technique avec son expertise, les perspectives à l’international, une politique sociale intéressante, des parcours de mobilité et des évolutions de carrière sans parler des propositions salariales. Nous prévoyons environ 170 recrutements en 2023. Mais, souvent, nous dépassons nos objectifs.

Quels outils avez-vous mis en place pour faciliter ces recrutements ?

Nous avons mis en place quatre CQPM, Certificats de qualification paritaire de la métallurgie, autour de ces métiers en tension, en partenariat avec l’UIMM. Les formations théoriques, 30% du temps, sont dispensées à l’UIMM. Tandis que la pratique, 70% du temps, se fait sous forme de tutorat dans nos ateliers. Dans le cas spécifique des soudeurs, nous avons installé un atelier de soudage sur site. Nous voulons aussi bien favoriser la montée en compétences de nos équipes qu’apporter les qualifications attendues à nos nouvelles recrues. Nous recrutons 80% des personnes passées par un CQPM grâce à une forte sélection au départ sur la motivation, l’engagement et le savoir-être.

Le nucléaire implique d’autres métiers spécifiques notamment ceux de l’inspection…

Pour les métiers de l’inspection en sûreté et qualité, nous avons créé en mars 2021 l’Inspection Académy. Avant, nous sollicitions un prestataire extérieur, désormais nous internalisons le métier. Nous visons quatre promotions de 20 personnes par an pour des cursus de 2,5 mois. En partenariat avec l’école nationale d’ingénieurs de Metz, cet établissement aboutit à un master. Nous embauchons des profils d’ingénieurs, de personnes issues de la qualité ou encore du soudage puis nous les intégrons à l’école pour leur transmettre les compétences de nos équipes d’experts. Notre objectif est de recruter nos futurs inspecteurs qui auront vocation à travailler à l’international, mais aussi de former les inspecteurs d’autres entreprises comme EDF.

Un autre projet d’école voit actuellement le jour sur le site Framatome de Saint-Marcel, pourquoi ?

Le futur centre calculs de Bourgogne vise à prendre en compte la spécificité du nucléaire. Il se destine à faire monter en compétences nos équipes et à compléter la formation de nos futurs collaborateurs. Au départ, le calcul n’était qu’un service de Framatome, nous n’envisagions pas d’en faire une école mais en travaillant sur les parcours d’intégration au sein du centre, l’idée est née avec le soutien de France Relance. Le bâtiment est en cours d’achèvement.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert