Automobile

Faurecia veut s’imposer comme leader de la mobilité hydrogène

Acteur de l’industrie automobile, le groupe Faurecia ambitionne de devenir le leader de la mobilité à hydrogène. Pour y parvenir, l’entreprise mise sur deux sites du Doubs, Bavans et Allenjoie, et investit massivement dans cette technologie.

A Allenjoie, Faurecia a investit 30 millions d’euros pour concevoir une nouvelle usine de production des systèmes de stockage de l’hydrogène. (@Faurecia)
A Allenjoie, Faurecia a investit 30 millions d’euros pour concevoir une nouvelle usine de production des systèmes de stockage de l’hydrogène. (@Faurecia)

L’hydrogène a le vent en poupe et Faurecia entend contribuer à son développement. « Nous estimons que l’hydrogène représentera un marché de 17 milliards d’euros à 2030 et nous nous fixons l’objectif que Faurecia en obtienne 3,5 milliards d’euros et soit donc leader sur ce marché » détaille Eric Fohlen-Weill, directeur de la communication du groupe qui évalue qu’à l’horizon 2030, 2,5 millions de véhicules rouleront à l’hydrogène.

Faurecia se donne les moyens d’y arriver et divise sa stratégie autour de deux axes. Le premier, en collaboration avec Michelin, se traduit par la création d’une nouvelle entité, Symbio, qui regroupe les compétences autour de la pile à combustible des deux mastodontes de l’automobile. Le second axe stratégique, dont le potentiel est estimé à deux milliards d’euros d’ici 2030, trouve son ancrage dans le Doubs.

Des réservoirs pour l’avenir

C’est à Bavans que le leader de l’industrie automobile a inauguré en octobre dernier son centre d’expertise mondial dédié aux systèmes de stockage à hydrogène. « Nous y faisons le design des systèmes de stockage, nous y produisons les prototypes adaptés aux besoins de chaque client et nous les testons pour en garantir la sécurité et l’efficacité. » Eric Fohlen-Weil rappelle que le site, équipé de bancs de tests hydrauliques, de gaz, de fuite et d'éclatement, a demandé un investissement de 25 millions d’euros.

Sur place, 60 ingénieurs et techniciens conçoivent des matériaux innovants et de nouveaux procédés industriels. « Nous avons notamment intégré des capteurs pour monitorer les réservoirs tout au long de leur vie pour gagner en efficacité, en sécurité ou encore faire de la maintenance prédictive. » Les constructeurs font déjà confiance à Faurecia pour développer des alternatives à l’hydrogène. Outre Stellantis (fusion de PSA et Fiat Chrysler Automobiles) ou Renault, le site de Bavans réalise les systèmes de stockage à hydrogène pour des véhicules électriques à piles à combustible destinés aux poids lourds de marque Hyundai.

Un second site dans le Doubs

Confiant dans l’avenir de l’hydrogène, Faurecia poursuit ses investissements et a débloqué 30 millions d’euros pour donner naissance à une nouvelle usine à Allenjoie en fin d’année 2022. elle accueillera, dès l’été 2021, les activités du site de Mandeure de production de solutions de réduction des émissions d’échappement, régulièrement inopérant pour cause d’inondations. Mais le futur bâtiment va aussi permettre au groupe de suivre les accélérations du marché et d’augmenter la capacité de production des systèmes de stockage de l’hydrogène avec l’objectif de faire baisser les coûts de cette nouvelle technologie.

« Nous disposons actuellement de deux sites de production de petite capacité, celui de Bavans et un autre près de Châteauroux. S’ils répondent à la demande aujourd’hui, ils ne suffiront pas pour la croissance forte des véhicules hydrogène que nous imaginons. » Le futur site d’Allenjoie fera également office de vitrine pour le groupe puisqu’il devrait être neutre en émission de carbone. Faurecia prévoit d’injecter environ 150 millions d’euros par an dans la R&D liée à l’hydrogène.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert