Européenne de condiments investit 5,3 millions d’euros

Deuxième producteur français de moutarde avec 25 000 tonnes produites chaque année, Européenne de condiments investit 5,3 millions d’euros sur trois ans à Couchey pour moderniser son outil industriel et l’adapter au développement de nouvelles recettes.

Européenne de condiments engage un investissement de 5,3 millions d’euros qui portera tout autant sur le process que le conditionnement ou le stockage de ses recettes de moutarde. (© Julien Dromas Européenne de condiments)
Européenne de condiments engage un investissement de 5,3 millions d’euros qui portera tout autant sur le process que le conditionnement ou le stockage de ses recettes de moutarde. (© Julien Dromas Européenne de condiments)

Le marché de la moutarde évolue peu en volume mais se diversifie avec un recul de la moutarde traditionnelle au bénéfice de nouvelles recettes. « Nous allons développer la moutarde bio et clean label sans sulfite et sans conservateur pour répondre à la tendance du marché et aux attentes des consommateurs, notamment à l’export » explique Michel Liardet, président d’Européenne de condiments. L’entreprise aux 150 salariés s’engage dans un investissement de trois ans avec une enveloppe de 5,3 millions d’euros pour développer ses capacités de production et moderniser son outil. Dans un premier temps, l’espace cuverie de 700 m² sera réaménagé et se renforcera avec l’acquisition d’une quinzaine de cuves équipées d’un système de nettoyage automatique qui manquaient encore à certains équipements en place. « Certaines seront polyvalentes pour faciliter le stockage des différentes recettes et d’autres dédiées à certaines d’entre elles. »

Un investissement à tous les niveaux

Etalé entre juillet 2022 et les trois années à suivre, l’investissement concernera ensuite le conditionnement à hauteur de 60 %. « Nous allons adapter l’outil à l’évolution de nos recettes et intégrer de nouveaux équipements avec notamment une remplisseuse mais aussi de nouvelles tuyauteries pour alimenter nos lignes. » Européenne de condiments prévoit par ailleurs d’améliorer le process en fin de chaîne avec un système d’automatisation de mise sur palette. A côté du conditionnement en bocaux de verre, en flacon plastique, en sceau ou en citerne, l’entreprise travaille sur la mise en barquette et envisage une automatisation sur ces lignes en plus petites séries.

« Nous avons actuellement trois chaînes automatisées sur les plus grandes séries et cinq encore manuelles qui demandent à être améliorées. » L’entreprise souhaite également prendre en compte les conditions de travail des équipes en réduisant les TMS, troubles musculo–squelettiques. « Nous apporterons une réponse plus ergonomique et plus facile pour le personnel. »

Maintenir l’emploi

La dernière étape de l’investissement portera sur le système de stockage des palettes de produits finis afin d’augmenter la capacité. « Nous allons travailler sur le flux entre le conditionnement et la mise au stockage avec un système de récupération plus rapide. » Malgré une large automatisation de son process, Michel Liardet ne prévoit pas de réduire ses effectifs mais de moduler le recours à l’emploi intérimaire et de miser sur d’autres marchés. « Nous avons la volonté de développer les volumes tandis que nous avons un potentiel à l’export. » Chez Européenne de condiments l’export, auprès de 60 pays, représente 25 % d’un chiffre d’affaires de 56 millions d’euros. Au cours des dix dernières années, ce chiffre a croît de 70 %. Outre la moutarde, Européenne de condiments, via sa marque Kühne, se place en deuxième position sur le marché du cornichon avec son cornichon aigre doux comme spécialité et 3 200 tonnes produites.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert